Dans un sale État > Le seul responsable c’est moi, qu’ils viennent me chercher !
Dans un sale État
par Jean-Claude Lénervé le 14 juillet 2024

Le seul responsable c’est moi, qu’ils viennent me chercher !

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Macron, toi qui voulais qu’on vienne te chercher, qui te revendiquais premier responsable, à qui il faudrait demander des comptes, tu dois être satisfait. Oui mais, tu voulais être un roi dont les sujets ne mettraient pas la tête en haut d’une pique, les risques du métier ... Qu’est-ce que cela te fait d’être aujourd’hui vilipendé, critiqué, moqué, haï, traité de crétin immature et d’incompétent, de cristalliser peu ou prou la haine d’une quarantaine de millions de tes concitoyens, "How does it feel ? » (*)? Il y a peu encore, tu frimais dans la rue, sur les plateaux des médias en nous infligeant une logorrhée prétentieuse et chichiteuse. Tu prenais soin d’enjamber la responsabilité que tu portes dans la précarité, la misère de certains et la violence qui saisissent ce pays ? Il n’y a guère que Sarkozy qui ait réussi ce tiercé gagnant.

La savonnette Macron était sur orbite grâce à l’aide de quelques médias et de leurs propriétaires. Ce soir-là, tu semblais être raide comme la justice qui n’aura jamais été un qualificatif dont on pourrait qualifier la politique que tu as fait endurer aux plus fragiles d’entre nous et sur la tête desquels tu auras fait casser quelques bâtons. Qu’importe, il fallait réduire l’extrême droite à quia. Mission ratée. Sept ans plus tard, l’aspirant César et nouveau roi des selfies s’appelle Bardella. Comment parviens-tu à supporter le regard d’autrui ? Peut-être n’éprouves-tu aucune fierté, aucune vergogne. Il est loin ce soir de printemps où, le nouveau suzerain avançait d’un pas martial dans la cour du Louvre, dominant de sa suffisance et de sa vanité une petite foule d’admirateurs. Certains évoquèrent Jupiter ou Badinguet, d’autres, Bonaparte mais tous furent d’accord, en juillet 2024 c’était Napoléon à Waterloo. Pitoyable. Malgré la déroute du 9 juin, impossibilité de se faire discret et penaud. Une dernière tentative de rallier les résistants de l’Ile de Sein en partance pour Londres à son panache blanc au cri de "Marins, go !". La légende veut que, sur le champ de la défaite électorale, Fabrice Attal ait fait la Manchette des gazettes en le surnommant "Macron, morgue plaine". Mon ami Sigmund se demandait récemment encore de quel traumatisme de l’enfance pouvait venir pareil appétit de puissance et la tentative de rallier à son panache blanc les résistants de l’Ile de Sein en partance pour Londres au cri de "Marins, go !"

Quand serons-nous deliveroo de Macron über alles, s’interrogèrent ses collègues de l’étranger rapidement lassés de l’entendre rabâcher ses "exploits", tel un Matamore de Commedia dell’arte. Cinq ans plus deux plus tard, que reste-t-il de cet excès de pouvoir et de domination sans partage ? Quelques lois qui faciliteront l’application des mesures liberticides que ne manqueront pas de prendre d’autres autoritaires et confiscateurs de démocratie (français et étrangers). Mais comment résister à ces tentations ? L’histoire devrait également retenir le dépouillage patiemment organisé des richesses du pays. Pour ce qui est du dépouillement, la date du 7 juillet. La télévision publique a programmé pour ce soir-là "disparition inquiétante". Faut-il y voir le signe d’un destin moqueur ?

(*) like a rolling stone – Bob Dylan )

Jean-Claude Lénervé

PAR : Jean-Claude Lénervé
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