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Nouvelles internationales
par Abdou • le 9 mars 2016
MAMOTEX
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Entre autogestion et gestion pour compte
L’usine de textile MAMOTEX est située dans la ville d’Echebba, du gouvernorat de Mahdia, dans la région du Sahel, sur la côte de la Tunisie. C’est une unité de production régie par la loi 72. Cette dernière réglemente la situation des unités de production industrielle en partenariat avec des étrangers et dont la production est destinée à l’exportation.
D’une façon générale, ce sont des unités de production qui bénéficient d’avantages fiscaux accordés par l’État et mises en place par des conventions de partenariat avec des firmes internationales pour assurer toute la production ou une partie en raison de la disponibilité d’une main d’œuvre généralement non qualifiée, avec des salaires dérisoires, dans de mauvaises conditions de travail et généralement en l’absence de toute sécurité et protection sociale.
Le plus grand risque, qui n’a cessé de se reproduire depuis quelques années, c’est la fermeture brusque de ces unités, la délocalisation vers d’autres Paradis fiscaux et la mauvaise gestion qui entraîne la faillite voulue par les capitalistes gestionnaires de ces unités de production qu’elles soient tunisiennes ou étrangères.
En effet, le propriétaire de l’usine MAMOTEX n’a pas pu, ou plutôt n’a pas voulu, payer les salaires des ouvrières ainsi que les factures de consommation d’électricité ni mettre à la disposition de la chaîne de production les moyens nécessaires pour sa mise en marche.
Devant une telle situation, les ouvrières, organisées en syndicat de base de l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens « UGTT », ont organisé un mouvement de contestation et ont mené un sit-in devant l’usine afin d’exiger leurs droits aux salaires non payés ainsi que la reprise de l’activité de l’usine.
Le propriétaire de l’usine s’est dit dans l’incapacité de poursuivre son activité. Devant une telle situation et lors d’une réunion en présence de l’union syndicale locale de la ville d’Echebba et du syndicat de base de MAMOTEX avec des représentants de l’État (délégation et gouvernorat) au local de l’unité régionale de l’inspection du travail, un accord a été conclu, se basant sur la délégation de tous les pouvoirs nécessaires à la secrétaire de l’usine, elle aussi employée, et qui assure les tâches commerciales et administratives. Le propriétaire se chargera de rétablir l’électricité et de fournir les moyens nécessaires pour la reprise de la production et il sera interdit de toute intervention dans l’usine. Les ouvrières seront responsables de la gestion et se feront payer leurs salaires par la suite.
Une expérience prometteuse d’autogestion qui, malheureusement, soulève quelques questions fondamentales, à savoir la question primordiale de la propriété de l’usine qui demeure toujours celle du capitaliste défaillant, la reprise de l’usine par ce dernier après la période nécessaire pour l’équilibre financier et économique par l’effort et les sacrifices des pauvres ouvrières.
Se sacrifier, salaires, sueur, temps, effort et sécurité pour servir sur un plat en argent une usine en marche et bénéficiaire à ce capitaliste pourri, c’est plutôt un don non seulement d’un pays de paradis fiscal mais aussi un cadeau de valeur dans un pays de paradis social.
Le syndicat local et le syndicat de base ont négligé le principe de la propriété, principe primordial pour toute prise en main de la gestion de l’usine avant tout accord à conclure, sinon ce serait comme se mettre en servitude et en esclavage du propriétaire et ramasser plus de fortune pour un sale exploitant de la main d’œuvre.
Mise à part ces questions fondamentales, cette expérience peut servir d’exemple pour prouver que la classe ouvrière, ainsi que toute population au niveau des secteurs de production, d’activité ou territoriale, peut s’approprier son destin, sa force de travail, ses richesses ainsi que l’administration et la gestion de leurs biens et affaires sans besoin de parasites bureaucrates, financiers et économiques et tout cela en autonomie totale face à l’État et au système capitaliste.
L’autogestion est possible, c’est la solution, la gestion pour le compte des capitalistes ne fait que perdurer le système d’exploitation capitaliste et lui donner une bouffée d’oxygène.
Tunis le 09-03-2016
photo issue du site du journal électronique « Nawet - Tunisie »
D’une façon générale, ce sont des unités de production qui bénéficient d’avantages fiscaux accordés par l’État et mises en place par des conventions de partenariat avec des firmes internationales pour assurer toute la production ou une partie en raison de la disponibilité d’une main d’œuvre généralement non qualifiée, avec des salaires dérisoires, dans de mauvaises conditions de travail et généralement en l’absence de toute sécurité et protection sociale.
Le plus grand risque, qui n’a cessé de se reproduire depuis quelques années, c’est la fermeture brusque de ces unités, la délocalisation vers d’autres Paradis fiscaux et la mauvaise gestion qui entraîne la faillite voulue par les capitalistes gestionnaires de ces unités de production qu’elles soient tunisiennes ou étrangères.
En effet, le propriétaire de l’usine MAMOTEX n’a pas pu, ou plutôt n’a pas voulu, payer les salaires des ouvrières ainsi que les factures de consommation d’électricité ni mettre à la disposition de la chaîne de production les moyens nécessaires pour sa mise en marche.
Devant une telle situation, les ouvrières, organisées en syndicat de base de l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens « UGTT », ont organisé un mouvement de contestation et ont mené un sit-in devant l’usine afin d’exiger leurs droits aux salaires non payés ainsi que la reprise de l’activité de l’usine.
Le propriétaire de l’usine s’est dit dans l’incapacité de poursuivre son activité. Devant une telle situation et lors d’une réunion en présence de l’union syndicale locale de la ville d’Echebba et du syndicat de base de MAMOTEX avec des représentants de l’État (délégation et gouvernorat) au local de l’unité régionale de l’inspection du travail, un accord a été conclu, se basant sur la délégation de tous les pouvoirs nécessaires à la secrétaire de l’usine, elle aussi employée, et qui assure les tâches commerciales et administratives. Le propriétaire se chargera de rétablir l’électricité et de fournir les moyens nécessaires pour la reprise de la production et il sera interdit de toute intervention dans l’usine. Les ouvrières seront responsables de la gestion et se feront payer leurs salaires par la suite.
Une expérience prometteuse d’autogestion qui, malheureusement, soulève quelques questions fondamentales, à savoir la question primordiale de la propriété de l’usine qui demeure toujours celle du capitaliste défaillant, la reprise de l’usine par ce dernier après la période nécessaire pour l’équilibre financier et économique par l’effort et les sacrifices des pauvres ouvrières.
Se sacrifier, salaires, sueur, temps, effort et sécurité pour servir sur un plat en argent une usine en marche et bénéficiaire à ce capitaliste pourri, c’est plutôt un don non seulement d’un pays de paradis fiscal mais aussi un cadeau de valeur dans un pays de paradis social.
Le syndicat local et le syndicat de base ont négligé le principe de la propriété, principe primordial pour toute prise en main de la gestion de l’usine avant tout accord à conclure, sinon ce serait comme se mettre en servitude et en esclavage du propriétaire et ramasser plus de fortune pour un sale exploitant de la main d’œuvre.
Mise à part ces questions fondamentales, cette expérience peut servir d’exemple pour prouver que la classe ouvrière, ainsi que toute population au niveau des secteurs de production, d’activité ou territoriale, peut s’approprier son destin, sa force de travail, ses richesses ainsi que l’administration et la gestion de leurs biens et affaires sans besoin de parasites bureaucrates, financiers et économiques et tout cela en autonomie totale face à l’État et au système capitaliste.
L’autogestion est possible, c’est la solution, la gestion pour le compte des capitalistes ne fait que perdurer le système d’exploitation capitaliste et lui donner une bouffée d’oxygène.
Tunis le 09-03-2016
photo issue du site du journal électronique « Nawet - Tunisie »
PAR : Abdou
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