Des organisations antiracistes agressées via Internet

mis en ligne le 30 octobre 2004

Dans la semaine précédant le congrès du Front national, les 26 et 27 mars, un individu a tenté de bloquer les communications électroniques de plusieurs organisations et regroupements antiracistes et antifascistes. La technique utilisée a consisté à submerger les boîtes aux lettres électroniques en les abonnant à une pléthore de listes de diffusion automatiques (en se faisant passer frauduleusement pour le demandeur). En cas de réussite, cela signifie, pour les victimes, l'arrivée sur ces adresses de centaines de messages par jour, avec un sérieux préjudice en terme de temps perdu et de surcoûts de communications.

Le seul point commun entre les organisations et personnes visées étant leur attachement résolu à lutter contre le fascisme et/ou le racisme, le motif de l'agression ne fait aucun doute. Qu'il soit le fait d'un individu isolé ou d'un mouvement d'extrême droite, cette tentative d'entrave à l'expression et à la communication de forces progressistes rappelle qu'aucun espace public ou privé n'est épargné par les ennemis de la démocratie.

Cette attaque a été rendue possible par (entre autre) l'absence de techniques d'authentification. L'agresseur a tenté de dissimuler son identité par diverses techniques, mais il a été possible d'identifier l'origine de «l'attaque». Elle a été lancée depuis un ordinateur connecté au fournisseur d'accès «Club-Internet», filiale du groupe Lagardère.

Ce type de malveillance est resté rare tant que les utilisateurs de l'Internet se sont solidairement protégés. Issue de l'Internet public, cette démarche a connu quelque revers avec la marchandisation du réseau sans toutefois être totalement remise en cause par la majorité des prestataires de services commerciaux. Face à des agissements intentionnellement nuisibles, l'usage a été, jusqu'à présent, de prendre des mesures de rétorsions à l'encontre du ou des fautifs.

Les responsables de Club-Internet que nous avons contactés à ce sujet, semblent indiquer par leur silence leur intention de ne prendre aucune mesure particulière visant à empêcher leur client de recommencer. L'impunité inhabituelle accordée à de tels individus nous parait d'autant plus inquiétante qu'elle émane d'un groupe puissant de l'industrie et de la communication.

Les organisations et personnes soussignées déplorent la passivité de Club-Internet et affirment leur volonté de continuer à utiliser le réseau pour leur activité, malgré menaces et agressions.

Collectif Kom(inter)net