Profit juteux pour le patronat

mis en ligne le 21 janvier 2015
Les gérants (les politocards) de la France et mandataires du grand capital ne pratiquent pas de soldes, mais vendent carrément à perte tous les secteurs d’activités les plus rentables du pays (les entreprises publiques, les services publics), pour le plus grand bénéfice des multinationales et des milliardaires. Pourtant, à ce qu’il paraît en système capitaliste, il est interdit de vendre à perte. Ce qui n’empêche pas les politocards de gauche comme de droite de brader ce qui ne leur appartient pas. Cette pratique est de plus en plus courante. Elle s’apparente à de la prévarication, à du vol et de l’usurpation.
C’est ainsi que lorsqu’en 2006 l’État a bradé le réseau autoroutier aux sociétés privées : à Vinci, les Autoroutes du sud de la France (ASF) ; à Eiffage et au fonds australien Macquarie les Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR) ; et à Abertis, société espagnole, la Société des autoroutes du nord et de l’est de la France, (Sanef). L’État à cette occasion leur a fait un joli cadeau financier d’un montant de 9,8 milliards d’euros. Le tout a été bradé pour la somme de 14,8 milliards d’euros alors qu’il était estimé à 24 milliards d’euros. À l’époque, c’était la droite qui était aux affaires et Villepin le Premier ministre. Lors de cette vente, il avait été convenu que les tarifs des péages seraient fixés par l’État. On a pu constater qu’il en était tout autrement, les sociétés autoroutières ont toujours passé outre à l’avis des gouvernements. Il faut bien dire que les politocards ont été très silencieux et très consentants.
Aujourd’hui, la gauche qui a pris le relais à imaginer, pour renflouer les caisses de ce même État, « d’étudier » la possibilité de racheter les autoroutes, en 2015. Mais, les résiliations anticipées des concessions autoroutières, si elles sont prévues et notifiées aux contrats, par l’article 38, cet article mentionne expressément qu’en cas de résiliation de ces contrats une compensation financière de l’ordre de 20 milliards serait versée aux sociétés autoroutières. Ce même article dit également que s’il y avait reprise en main par l’État, et pas nationalisation, la gestion de l’activité resterait au privé. Apparemment, c’est ce vers quoi l’État s’orienterait. Il offrirait donc dans la foulée la concession des autoroutes aux mêmes sociétés autoroutières qui n’y voient que bénéfices dans la mesure où c’est l’État qui aurait en charge la gestion du personnel. Quant aux sociétés privées elles engrangeront sans contrepartie les recettes des péages et continueront à peser de tout leur poids « de béton » sur l’augmentation des péages. C’est ainsi que le béton et le bitume se transforment en euros sonnants et trébuchants pour les entreprises gestionnaires des autoroutes, ce sont toutes des entreprises du BTP (bâtiments et travaux publics). Et, avec la promesse de créer 15 000 emplois, elles pourront dans les mois qui viennent bénéficier des 3,2 milliards d’euros de travaux d’entretien autoroutiers, autorisés par Bruxelles. Les profits seront immédiats tandis que les emplois seront bloqués dans les embouteillages autoroutiers.
Déjà qu’en neuf années, entre vente et rachat, les différents gouvernements de droite comme de gauche auront, si le rachat se fait, offert aux sociétés routières la bagatelle de près de 30 milliards d’euros et je ne compte pas les bénéfices engrangés qui ont permis aux sociétés autoroutières, à ce jour, d’offrir à leurs actionnaires plus de 5 milliards de dividendes !
Voilà des autoroutes qui sont construites avec notre argent. Elles nous appartiennent. Il n’y a donc aucune raison que, lorsque nous les empruntons, on nous contraigne à payer l’octroi. D’autant que la plupart de ces autoroutes, il y a belle lurette qu’elles sont amorties. Alors, décidons une bonne fois pour toutes, tous ensemble, de ne plus nous exécuter et décidons la gratuité. Pratiquons la désobéissance, désertons les autoroutes et empruntons les chemins de traverse, prenons le temps de vivre. Ne dit-on pas que toutes les routes mènent à Rome ?