Météo syndicale

mis en ligne le 4 décembre 2013
« Thierry Lepaon se rend à la CFDT ce 25 novembre. Pour quelle unité ? Berger-CFDT est coauteur de l’ANI, devenu cette loi qui permet aux patrons de licencier à tour de bras les uns et de laminer les acquis des autres. Berger a signé la retraite Hollande à 43 unités pour une pension désindexée. L’unité ? Elle ne peut être un airbag pour Hollande et un parachute pour Ayrault. Ils ont tous les pouvoirs, du Parlement aux régions, des départements au gouvernement. Ils exercent ce pouvoir contre les salariés, qu’ils assument les conséquences sociales. L’unité est faite pour l’action en défense des intérêts des salariés. Pour agir, pas pour freiner, mais pour avancer. » À lire ce communiqué syndical sur le blog d’une fédération de la CGT, on se dit que les débats internes rentrent dans le vif. La fronde contre Montreuil perdurera-t-elle après la fièvre prémunicipale ? C’est la question qu’il faut se poser 1.
On l’a déjà dit, le nouveau « pas de deux » CFDT-CGT en étonne plus d’un, le moins qu’on puisse dire est que ça passe mal à la base comme dans la militance mandatée, et ce à tous les échelons. Dans son éditorial de la semaine dernière, Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, mettait les pieds dans le plat : « Délaissant le téléphone et le contact direct, les secrétaires généraux de la CGT et de la CFDT ont utilisé le courriel pour s’adresser aux autres organisations syndicales. Curieuse méthode ! Quand vous voulez « inviter » quelqu’un, vous vous assurez au préalable qu’il veut vous voir et qu’il est disponible. C’est la raison pour laquelle j’ai répondu que nous ne répondons pas aux convocations. » Dont acte !
Il est, certes, un peu tôt pour décréter que l’ébauche d’un front syndical minimum contre l’alliance de fait gouvernement-Medef est partie aux oubliettes. Mais il faudra plus que des déclarations contradictoires émanant des états-majors syndicaux. Prenons un exemple de la semaine dernière. Mardi 26, le lendemain, donc, de la rencontre au sommet CFDT-CGT, était organisée une journée d’action CGT-FO-FSU et Solidaires contre le projet de réforme des retraites. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le combat se fait en ordre dispersé ! Ou alors que la centrale de Montreuil multiplie les fronts pour ménager les appétits de certains pour engranger aux municipales ?
Quant à nos camarades de Goodyear-Amiens, en gros, à part la presse locale, il y a quasiment un opaque silence radio. La semaine dernière, jusqu’à 400 travailleurs de Goodyear ont manifesté devant la Direction du travail. (1 173 emplois sont menacés). Des pneus ont été brûlés. « On n’est pas morts, on ne finira pas comme les Peugeot ou les Conti », a déclaré le délégué CGT Mickaël Wamer. Ces actions arrivent-elles trop tard ? Comme le dirait le camarade Varlope, quand l’ambition politique met sa patte sur le syndicalisme, ça ne fait pas bon ménage !
Y a qu’à voir à Florange où le « leader charismatique » Édouard Martin serait en « bonne position » sur une liste PS aux élections européennes. Plumer la volaille syndicaliste pour remplumer les dépouilles socialistes ? Un nouveau brouet pour définir l’intangibilité de la courroie de transmission ? Rideau, en attendant des jours meilleurs.



1. Quand vous lirez ce Monde libertaire, se déroulera le congrès de l’union départementale CGT de Paris. Chambre d’enregistrement ou départ vers autre chose ? Sans trop d’illusions, on verra bien.