Météo syndicale

mis en ligne le 9 mai 2013
Le Conseil d’État a donné raison à la direction d’EDF qui avait réquisitionné 3 000 agents de six centrales sur huit en juin 2009, les privant ainsi de leur droit de grève dans un conflit essentiellement motivé par des revendications salariales et qui avait duré plusieurs semaines. L’institution a de surcroît condamné les syndicats qui avaient déposé le recours contre la direction d’EDF à verser 1 000 euros à l’entreprise. Dans sa décision rendue le 14 avril, le Conseil d’État a jugé que « les dirigeants d’EDF sont fondés à limiter le droit se grève dans les centrales nucléaires lorsqu’il s’agit d’éviter l’interruption de l’approvisionnement du pays en électricité. » (FO hebdo).
Diable, on en apprend de belles dans le journal du syndicat de l’avenue du Maine à Paris. Tout cela participe de l’air du temps maussade, aggravé par le refus de l’amnistie sociale décidée par la majorité présidentielle. Sale temps pour le social. Comme en témoigne André Chassaigne, un camarade border line et député du PCF : « Le gouvernement n’est pas un bateau ivre, c’est pire que ça. Il s’agit d’un navire qui a mis un cap et ce n’est pas celui qu’attendait le peuple de gauche. »
Toujours le même problème, le débat contre la criminalisation du syndicalisme est mené par les organisations politiques. Même Lepaon, nouveau secrétaire de la CGT, déclare à propos du gouvernement : « Il n’est pas trop tard pour bien faire. » Pourtant, il avait aussi déclaré : « Quelle image le syndicalisme français va-t-il donner aux autres pays européens en mettant en avant ce qui le divise et non pas ce qui le rassemble ? » On est bien loin des défilés communs CFDT-CGT avant l’élection de François Hollande 1. Et les manifestations du 1er mai ont montré les limites d’un front syndicaliste.
CGT et Solidaires d’un côté, le bloc réformiste d’un autre, avec FO en cavalier seul, c’est du 1 % pour contrer le patronat et les pouvoirs publics. D’autant que celui qui se remue le plus pour remplacer Parisot à la tête du Medef est Pierre Gattaz, fils d’Yvon Gattaz qui avait dirigé le syndicat patronal de 1981 à 1986 en affichant son projet de « supprimer les syndicats ». Parisot ou Gattaz, ce n’est qu’une question de sauce pour dévorer le monde du travail.
PSA, Goodyear, ArcelorMittal, Le Printemps, autant de problèmes qui ne seront pas réglés par les urnes.






1. Faut-il le regretter ? Il me semble que non…