Météo syndicale

mis en ligne le 31 janvier 2013
À l’UL CGT de Savernes (dans l’Alsace bossue) on dénonce l’ode à la flexicurité signée par principalement la CFDT. Dans un tract, FO et CGT sont citées ensembles pour fustiger l’Accord national interprofessionnel (ANI). C’est un exemple entre autres, la base grogneuse de la CGT reprendrait du poil de la bête pour influencer le nouveau timonier de la centrale de Montreuil 1. Mais le trafic d’influence existe aussi dans le mouvement syndical ! Il est vrai que Bernard Thibault peut ainsi « redorer sa sortie » en laissant la bride sur le cou à ceux et celles qui critiquaient la cfdétisation du premier syndicat en France 2. Pour autant, on n’ira pas voir dans le marc de café !
On pourra donc toujours rêver quelle danse esquissent les successeurs de Thibault et Chérèque ! Quoi qu’il en soit, les syndicats représentatifs toutes tendances confondues, sont d’un mutisme fracassant face à l’épopée guerrière de la France au Mali. Qui ne dit mot consent, dit l’adage populaire, mais là… Même pas le minimum syndical, pas un mot pour qualifier le pillage de l’Afrique qui continue sous couvert de la lutte contre le terrorisme musulman. Bien loin le temps où les syndicalistes français pouvaient déclarer à Amiens : « Le quinzième congrès national corporatif des syndicats français (CGT) tenu à Amiens, en octobre 1906, affirme que la propagande antimilitariste et antipatriotique doit devenir toujours plus intense et toujours plus audacieuse. »
On laissera pour l’instant de côté les problèmes de succession à la tête du Medef. Comme quoi le goût du pouvoir existe, et se montre partout. La lutte de Laurence Parisot pour conserver encore les rênes en main n’a rien à envier à l’UMP et à certaines organisations syndicales ! Misère universelle ? Le socialisme français au pouvoir ayant mis ses peintures de guerre, il ne se préoccupe guère de son programme social. Ayant œuvré, dans les coulisses et au grand jour, pour que patronat et partenaires sociaux fassent l’union sacrée, les avatars de la sidérurgie et l’automobile sont les cadets des soucis du gouvernement. Jean-Marc Ayrault avalise l’arrêt des hauts fourneaux d’Arcelor-Mittal en Lorraine, quand les militants CFDT réclament toujours la nationalisation. Comme on le disait après une rencontre avec un conseiller social de l’Élysée : « Ah, ça, pour manger des merguez, monter sur notre camion et faire des promesses de campagne, Hollande, il était là, mais maintenant qu’il faut décider, respecter sa parole, il n’y a plus personne. » Tiens, Nicolas Sarkozy n’avait pas fait mieux.
La nouvelle direction de la CFDT a du grain à moudre. Le diktat rampant du dialogue social imposé par la sociale-démocratie française aura fait long feu. Quant au nouveau concept nommé la « gauche du PS », sert-il à autre chose qu’à légitimer la realpolitik de François Hollande ?








1. Plus que souvent dans la critique de la direction confédérale les tendances sont variées : des partisans de la FSM à des libertaires toutes tendances confondues.
2. Pour le nombre, bien sûr…