Liberté pour Laura Gómez

mis en ligne le 17 mai 2012
Bonne nouvelle en provenance d’Espagne : le tribunal de Barcelone a ordonné la libération sans conditions de Javi, Isma et Dani, les trois étudiants arrêtés lors de la grève générale du 29 mars. Décision contredisant quelque peu la juge d’instruction, Carme García, qui après les avoir condamnés à la prison préventive, ne voulait accepter leur libération que moyennant caution (3 000 à 6 000 euros pour chacun). Donc, heureux dénouement.
Malheureusement, pour l’heure, Laura Gómez, Secrétaire d’organisation de la CGT de Barcelone, arrêtée elle aussi à la suite de cette même grève générale, demeure incarcérée (en préventive) et reste sous la menace d’une condamnation pouvant aller jusqu’à vingt ans de prison. Autant dire que les jours qui viennent sont extrêmement importants pour élargir la solidarité qui a commencé à se manifester. Pendant ce temps, le gouvernement de Mariano Rajoy, récemment élu, n’en fini pas d’annoncer des mesures antisociales qui, évidemment, provoquent un mécontentement croissant dans la population. Mécontentement qui se manifeste dans la rue. Les coupes budgétaires et les attaques contre la législation du travail ne suffisent plus au pouvoir, qui s’emploie maintenant à criminaliser tous les opposants à sa politique antipopulaire. Pour cela, il utilise tout son arsenal répressif et concocte même de nouvelles mesures destinées à restreindre les libertés citoyennes, comme par exemple rendre responsables les organisations syndicales de toute action « violente » commise pendant une manifestation à laquelle elle aurait appelé. On voit parfaitement la manœuvre : museler toute forme d’opposition à un système qui a emmené les travailleurs au bord de l’abîme, et qui veut leur faire payer sa crise, afin de préserver la propriété privée d’une classe bourgeoise plus arrogante que jamais. Pour elle, pas de compte à rendre à qui que ce soit. Quand y aura-t-il une juridiction spéciale pour enquêter sur les agissements des banquiers, financiers, et politiciens à leur solde ? Quand ceux-ci seront-ils jugés pour non seulement exploiter les travailleurs, mais également les plonger par millions dans la précarité et la misère ? Les mossos d’esquadra (forces de l’ordre catalanes) ont créé un site web pour diffuser les images de manifestants soi-disant violents. À quand la création d’un site web diffusant les images de ces mossos matraquant allègrement des manifestants, et blessant certains à coups de balles en caoutchouc ? À quand un site web diffusant les photos des patrons-voyous et des délinquants en col blanc de la finance devant lesquels les « élus » s’inclinent respectueusement ? Quand ? En Espagne ou ailleurs, rien ne sera donné aux travailleurs. Comme toujours, il leur faudra récupérer ce qui est à eux. Avec eux, les anarcho-syndicalistes continueront d’investir la rue pour protester contre l’injustice, défendre la liberté, aller vers une société autogestionnaire sans classe ni État… Ils préparent déjà une nouvelle grève générale à l’échelle du pays pour en finir avec une politique qui veut imposer au peuple un retour aux conditions d’exploitation que le patronat imposait au XIXe siècle. Concernant le cas de Laura Gómez, ils appellent dans l’immédiat à des rassemblements et des manifestations dans Barcelone pour obtenir sa libération. Pour faire rapidement le point sur la situation, rendez-vous sur le site du comité de soutien (comitelauragomez.blogspot.fr).