La mort souffle en rafales

mis en ligne le 17 septembre 2009
Dassault une balle, Sarkozy 36 Rafales. C’est un peu caricaturer la parole des murs mais c’est presque ça. à la seule différence c’est que le contrat n’est pas encore définitivement signé, mais que notre commerce extérieur risque de connaître une belle embellie si ça continue comme ça.
C’est encore un peu tôt mais ce sacré avion, véritable machine de mort, dont le premier vol de démonstration eut lieu en 1991, voilà donc près de vingt ans, commence tout juste sa pénible carrière commerciale. On peut légitimement se poser des questions sur l’efficacité des vendeurs. Mais au bout du compte, il y a t’il une morale dans ce commerce ? Mais y’en a t-il une dans les affaires ?
Voilà de toute façon une manière d’alimenter notre antimilitarisme maladif. Ce Brésil des favelas, des bidonvilles, dont on peut supposer que le dirigeant, ancien brillant syndicaliste est prêt de claquer pour l’achat de ces trente six avions, la somme de cinquante millions d’euros pièces soit environ un milliard et huit cents millions d’euros (c’est bien ça ?), ce Brésil donc va probablement s’équiper dans les prochains mois de ces trente six merdes dont personne jusqu’à présent n’a voulu. Menacé par qui pour se défendre de la sorte, on se le demande toujours, l’affaire n’est cependant mauvaise ni pour les uns ni pour les autres. à supposer que le deal se fasse, on va dire que oui mais rien n’est encore garanti, les navions seront fabriqués au Brésil sous licence française par un subtil transfert de technologie dans une entreprise dont vous devinez qui est actionnaire ? Dassault bien entendu. La quatrième ou cinquième famille la plus riche de France, dont le rejeton a été viré pour tricherie de sa mairie de Corbeil (il avait généreusement arrosé quelques électeurs) n’a rien perdu de sa morgue et de son arrogance. Tout est bon pour les chiens. Encore quelques chiffres, quant on estime le coût de fonctionnement des ces engins à trente mille euros l’heure de vol compte tenu d’une consommation de deux cents litres de carburant par minute dans le pays ou le, controversé certes, carburant vert se développe plus vite que nulle part ailleurs, ça laisse un peu rêveur.
Tout ça pour dire que cette affaire reste tout de même une belle saloperie. Il serait peut être grand temps que le lobby des marchands de canons, comme on disait, soit dénoncé avec une vigueur toute retrouvée. Le commerce extérieur a bon dos. L’abandon de la conscription et par conséquence les luttes des objecteurs et des insoumis qui faisait la caractéristique et souvent le miel des interventions libertaires, a considérablement réduit notre audience, voire notre influence, de ce point de vue là. Le complexe militaro-industriel nous montre, s’il en était véritablement besoin qu’il bouge encore et toujours de façon effrénée. Engins de destructions, de mort, de gaspillage, avons-nous besoin de ces super structures à la pointe du progrès technique, avons-nous besoin de les vendre, ont-ils besoin de les acheter ? Les réponses sont un peu dans les questions. L’armée pue, l’armée tue.