Les femmes se mobilisent

mis en ligne le 8 octobre 2009
Le salaire des femmes reste toujours de 21 % inférieur à celui des hommes, en moyenne en France en 2009. Et leur retraite est inférieure de 600 euros à celle des hommes. Les femmes sont plus pauvres que les hommes. Elles représentent 80 % des travailleurs pauvres et 85 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes. Une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son conjoint, une autre femme est violée toutes les dix minutes et des milliers d’entre elles se retrouvent dans les mailles du filet du système prostitutionnel.
En voilà des raisons de se mobiliser. Voilà deux cents ans que les femmes se battent pour accéder à l’égalité des droits. Et les inégalités persistent. La violence dans notre société se répand et augmente dans les rapports sociaux. Et ce sont les femmes qui trinquent le plus souvent. Il n’est à voir que les périodes de divorce. La femme est en grand risque quand elle décide de se séparer : l’homme ne supporte pas alors que « sa chose », « sa propriété » fuie sa domination et puisse vivre sans. Quel crime d’honneur que de mettre à jour l’impuissance de celui qui se retrouve seul ! Quant à la crise, personne n’est épargné et les femmes sont encore là les premières à subir les mauvais coups : précarité, inégalité salariale, travail à temps partiel imposé, chômage. En période de crise, ce sont les plus fragiles qui sont, elles, encore plus fragilisés, aussi les femmes sont en première ligne. Elles qui doivent déjà pallier les carences du service public aux deux bouts de la chaîne : le service public de la petite enfance qui ne répond pas à toutes les demandes et l’absence de service public pour les personnes âgées. Et c’est encore elles que les religions musèlent et enferment.
C’est pourquoi, de nombreuses organisations et associations se rejoindront dans la rue, à l’appel du Collectif national pour les droits des femmes afin d’affirmer :
– la liberté de disposer de son corps, le droit à l’avortement et la contraception, le droit de choisir sa sexualité ;
– l’autonomie financière et du temps pour vivre, le partage des tâches domestiques (assumées aujourd’hui à 70 % par les femmes) ;
– la dignité avec la lutte contre toutes les formes de violences envers les femmes ;
– la laïcité, un des remparts pour garantir les droits des femmes ;
– l’égalité dans la vie politique, économique et sociale, contre toute discrimination et pour l’égal accès aux soins, à l’école, à l’orientation et aux services publics ;
– la solidarité dans la lutte pour les droits des femmes du monde entier quel que soit le pays et l’accueil de toute femme victime de violence et de mutilation.
Si pour certains, la date du 17 octobre reste le souvenir du Massacre du 17 octobre 1961 au cours duquel des Algériens manifestant pour l’indépendance de l’Algérie à Paris, furent jetés dans la Seine ou internés pour y subir des sévices d’une violence extrême sur ordre de Maurice Papon, c’est aussi la Journée mondiale de lutte contre la précarité et la misère.
Le 17 octobre 2009, les femmes et les anarcha-féministes de Femmes libres se mobilisent pour les droits des femmes et elles continueront lors de la troisième Marche mondiale des Femmes du 8 mars au 17 octobre 2010. Tant que les femmes ne seront pas libres, nous resterons en marche, disent-elles !

L.N.
Groupe Pierre Besnard de la Fédération anarchiste