La Bourse ou la vie ?

mis en ligne le 25 février 2010
Dans son numéro de février 2010, notre confrère Le Monde diplomatique s’interroge sur ce qu’il pourrait en être d’une relance de l’économie, et, dans cette optique, envisage, tenez-vous bien, l’hypothèse d’une fermeture de la Bourse. Rien que çà !
Dans le monde feutré du petit marquisat poudré de la critique à fleuret moucheté du Vieux Monde, il s’agit-là, ne nous y trompons pas, de quelque chose ressemblant à s’y méprendre à une avancée théorique majeure mâtinée d’une audace conceptuelle quasiment chevaleresque : fermer la Bourse !
Précisons, tout d’abord, que Le Monde libertaire n’a pas racheté Le Monde diplomatique et, de ce fait, n’est en rien à l’origine d’un virage de sa ligne éditoriale direction toute vers l’outrance.
Précisons, ensuite, qu’il ne s’agit, pour notre « confrère », que d’une simple interrogation sur la relance de l’économie… capitaliste.
Il n’en demeure pas moins qu’affirmer, preuves à l’appui, que la Bourse, comme institution de financement des entreprises, n’est qu’un mythe cachant sa véritable fonction spéculative (saigner à blanc les entreprises et les travailleurs au profit de rentiers bedonnants et de vautours de la finance), sonne comme un pet sonore et malodorant lors d’une grand-messe de l’UMP ou… du PS.
Bon d’accord, vouloir fermer la Bourse dans le cadre du système capitaliste c’est un peu comme penser que la guerre puisse être propre, les curés non pédophiles et les patrons… de gauche.
Reste que, le pire n’étant jamais certain, nos camarades sont peut-être à l’aube de découvrir ce qu’il en est de la plus-value et de la lutte des classes.
Histoire de les aider dans ce cheminement, nous leur conseillerons la lecture de L’Argent, d’Émile Zola, un petit jeune qui monte.
Qui a dit qu’à la Grande Bourse de l’Espoir les libertaires n’investissaient pas sans compter dans les valeurs à risque que sont la vie… et un peu d’intelligence.