Eloy Gutierrez Menoyo
Bohemia, hebdomadaire castriste, publie sur cinq pages la « confession » de Menoyo, qui fut par ailleurs entièrement télévisée. Menoyo répond aux questions que lui pose le « camarade » Bianco, du département de sureté de l'État, et fait, dans le plus pur style marxiste son autocritique, qui a, bien sûr, auparavant été écrité entièrement par la police politique qui l'a ensuite « appris » à l'acccusé.
Eloy Gutierrez Menoyo est Espagnol. Ses parents, de fort modeste condition, militait dans le Partido socialista obrero espagnol. Son frère ainé fut abattu par les fascistes sur le front de Madrid, et son second frère tomba en combattant la tyrannie de Batista. Après la défaite du peuple, en Espagne, toute la famille émigra à Cuba. Lorsque le sergent Batista se proclama dictateur, Eloy rejoignit le mouvement révolutionnaire clandestin. Le 13 mars 1957, il participe avec Fidel Castro à l'attaque du palais. Il fut l'un des premiers combattants dans la Sierra de Escambray, où il lutta côté à côte avec des révolutionnaires ennemis de toute dictature et qui avaint noms : José Antonio Echeverria, Fructuoso Rodriguez, Juan Pedro Carbo, Servia, « Machadito », Westbrook, Menelao Mora. L'un des premiers gestes de Castro, après la chute de Batista, fut de dissoudre l'armée révolutionnaire authentique, d'emprisonner, d'exécuter les anarchistes. Eloy tenta de préserver les liens qui unissaient les membres de son groupe de combat, car il voulait porter la guérilla en Espagne. Mais le Parti, sans l'accord duquel rien ne pouvait déjà se faire, condamna ce projet. Eloy Gutierrez choisit alors l'exil et entreprit de combattre cette nouvelle dictature qui assujétissait le peuple de Cuba. La trahison l'a livré à Castro.
Le libertaires cubains, les camarades de Voluntad (Montevideo) lancent un appel au mouvement anarchiste mondial pour sauver de la mort l'homme libre, le révolutionnaire Eloy Gutierrez Menoyo.
Gui Ségur