Giovanna Berneri

Notre camarade est morte à Gênes, le 14 mars dernier. Compagne de Berneri, Giovanna ne s'était pas contentée de vivre dans l'ombre de Camillo. Elle partagea sa vie de militant exilé et, après l'assassinat de ce dernier en 1937, à Barcelone, par les staliniens, elle continua la lutte.

Pendant la guerre, persécutée comme nombre de nos camarades, elle passa plusieurs années dans les prisons et les camps de concentration de France, d'Allemagne et d'Italie.

Libérée quelque temps avant l'arrivée des « alliés » en Italie, elle entra dans la clandestinité, puis fut de ceux qui reconstituèrent le mouvement anarchiste italien dès la fin de 1944. Animatrice de la Rivoluzione libertaria qui devint ensuite la revue Voluntà, elle participa à la relance de la lutte contre la politique nataliste des gouvernements et des églises et fut poursuivie pour la publication d'une brochure sur le « contrôle des naissances ».

Les impératifs de la propagande et du militantisme ne lui faisaient pas perdre de vue les détails de la vie courante qui freinent parfois l'ardeur de ceux qui veulent s'adonner à la défense d'un idéal. Elle eut l'idée d'une colonie de vacances pour les enfants de militants, colonie qui fut fondée il y a neuf ans, qui fonctionne et qui lui survivra.

Une vie bien remplie.

Adieu Giovanna.

M.P.