Les anarchistes turcs en solidarité avec les Grecs

mis en ligne le 10 décembre 2014
1758AnarsTurcsAujourd’hui, nous étions dans les rues pour Alexis, assassiné par l’État grec et pour Nikos Romanos en grève de la faim depuis vingt-six jours contre la répression du pouvoir.
Aujourd’hui, nous étions dans les rues pour nos sœurs et nos frères assassinés alors qu’ils résistaient en Grèce, à Ferguson, au Mexique, à Kobané.
Aujourd’hui, nous étions dans les rues pour Berkin, Ali Ismail, Ethem, Arin, Kadar, Suphi Nejat. Pendant que les États tuent nos sœurs et nos frères partout dans le monde, nous, anarchistes révolutionnaires, étions dans les rues avec notre colère contre les États, les capitalistes, les entreprises et les assassins. Même la police qui nous a barré la route avec ses balles en caoutchouc, ses grenades à gaz et ses matraques n’a pas pu éteindre notre colère. Nous avons résisté avec nos drapeaux noirs en criant nos slogans.
Cette passion pour la liberté se fait plus grande aujourd’hui ; la colère pour ceux qui se sont fait assassiner par l’État a fait éclater nos émeutes.
L’Action anarchiste révolutionnaire salue le compagnon Nikos Romanos et sa résistance. Ceci est la déclaration du DAF en solidarité avec le compagnon Nikos
Aujourd’hui, avec toute la colère contre les puissances qui s’emparent des vies et avec la conviction pour un monde libre, les drapeaux noirs flottent partout dans le monde. Contre les compagnies qui exploitent notre travail pour plus de profit ; contre les États qui assassinent beaucoup d’entre nous au nom des frontières qu’ils ont dessinées ; contre toutes les puissances qui ont rempli leurs poches de nos vies qu’ils ont détruits, en nous appauvrissant et en rendant les riches encore plus riches ; la rébellion est vivante dans la colère de l’anarchisme. La colère contre les patrons, les compagnies, les assassins et les États, se propage en inondations de drapeaux noirs. La peine d’être laissé à l’abandon, disparu et assassiné, se change maintenant en colère, et de partout les rues s’enflamment de colère.
Il y a exactement six ans, dans le quartier Exarchia d’Athènes, était assassiné Alexandros Grigoropulos parce qu’il était anarchiste. Il avait 16 ans. Assassiné par la balle d’un flic parce qu’il avait transformé sa colère en rébellion et était descendu dans la rue demander des comptes pour les vies détruites, parce qu’il n’obéissait pas au pouvoir et résistait pour la liberté à tout prix. Le jour du 6 décembre 2008, la balle qui a traversé la poitrine d’Alexis s’est changée en un feu de révolte dans les rues. Bien que les assassins aient continué leurs attaques, la colère contre ceux qui ont fait taire un cœur qui battait pour la liberté, a enflammé les rues d’Athènes, de Thessalonique, d’Istanbul et de partout.
Nikos Romanos, qui était avec Alexis le jour où il a été assassiné et qui partageait les même convictions que lui pour un monde libre, est maintenant emprisonné car il est anarchiste. Romanos est en prison parce qu’il ne s’est pas tu contre l’injustice, parce qu’il n’a pas abandonné malgré l’oppression de l’État, parce qu’avec la même conviction que son compagnon assassiné il a continué la lutte contre les puissances. Ceux qui pensent pouvoir en finir avec cette lutte en assassinant Alexis, enferment maintenant Nikos en espérant faire s’arrêter un autre cœur qui bat avec conviction pour l’anarchisme. De même qu’en 2008, les rues sont pleines de colère contre l’État qui continue d’attaquer Romanos par l’isolement, l’oppression et la torture. Comme Romanos poursuit sa grève de la faim depuis le 10 novembre, d’autres compagnons anarchistes en prison ont, eux aussi, commencé une grève de la faim par solidarité ; les universités sont occupées ; et la même voix se répercute dans les rues en feu, dans les cellules de ceux qui résistent : « Aussi longtemps que nous serons en vie et que nous respirerons, longue vie à l’anarchie ! »
Les puissances qui ont assassiné Alexis en 2008 et qui ont emprisonné Nikos aujourd’hui pensent qu’elles peuvent faire taire la colère contre l’injustice qui grandit partout dans le monde. Elles continuent d’emprisonner, d’attaquer et d’assassiner.
À Mexico, 43 étudiants résistant aux politiques des puissances qui s’emparaient de leur futur, ont disparu par la main de l’État, et leurs corps ont été retrouvés après plusieurs jours dans des fosses communes. Simplement parce qu’elles sont noires, des populations sont prises pour cible par la répression fasciste du pouvoir, des cibles pour les balles tirées par la police ; et ceux qui résistent sont jetés en prison, étranglés et assassinés. Nombre de nos frères comme Berkin, Ethem Ali, Ahmet qui ont résisté pour leurs vies ont été assassinés par la police. Pendant que ceux qui résistent à Kobané pour construire une nouvelle vie, comme Arin, comme Suphi Nejat, comme Kader, sont assassinés par les gangs, les militaires et les soldats de l’État ; ceux qui sont dans les rues dans tous les coins de la région embrassent la résistance de Kobané, comme Hakan, comme Mahsun, sont des cibles pour les meurtriers du même État…
Partout où ceux qui demandent des comptes pour l’injustice, qui résistent pour gagner leurs vies, qui luttent avec leurs convictions pour la liberté sont dans les rues ; partout où se trouve la menace de l’oppression, de la torture et du massacre. Les oppresseurs qui pensent qu’ils peuvent décourager ceux qui ne leur obéissent pas en les kidnappant et en les assassinant ; un cri de liberté qui s’est élevé quelque part se répercute en écho dans toutes les directions. Des cellules d’Athènes à Mexico, des rues de Fergusson à Kobané, aux terres libres de Kobané, la même vision d’un nouveau monde se propage à grands flots. À présent, cette passion pour la liberté grandit ; la colère contre les meurtriers fait éclater les feux de la révolte dans les cœurs. Cette révolte est contre les puissances qui s’emparent de nos vies, qui tentent de détruire notre liberté, qui nous assassinent. Cette révolte est contre le capitalisme et les États. Cette révolte est contre toutes sortes de captivités. Avec cette révolte pour la liberté dans nos cœurs, l’anarchisme se propage partout dans le monde.
Et notre lutte prend de l’ampleur d’un coin du monde à un autre, portée par les vagues de drapeaux noirs.
Longue vie à la révolution, longue vie à l’anarchie !

Action anarchiste révolutionnaire
DAF ! Devrimci Anarsist Faaliyet).