Météo syndicale

mis en ligne le 30 mai 2013
« La direction utilise le corps des femmes pour doper ses ventes. C’est, ni plus ni moins une forme de prostitution et cela véhicule une image dégradante des femmes. » Diable, qui cause ainsi ? Ben, Julie Muret, porte-parole de l’association Osez le féminisme, devant les Galeries Lafayette à Paris. Il y avait bien une trentaine d’associations alertées par l’intersyndicale CGT, CFDT et FO de l’établissement susnommé.
Certes, affaire à suivre et pas seulement dans les grands magasins parisiens… comme le disait Céline Carlen de la CGT de l’entreprise : « Le problème, c’est la vision purement mercantile que nos patrons ont du corps des femmes, le sort des salariées leur importe peu, du moment que les objectifs de vente sont réalisés. »
Ah ça, comme dit mon kiosquier : « C’est pas nouveau. » Entendez par là que, quand on respecte la loi des marchés, il faut s’y plier ! Et ce n’est pas le gouvernement actuel qui va nous démentir. Rajoutons-en, s’il le fallait, une louche « attendue » : il va sans dire qu’aux Galeries Lafayette les conditions de travail sont marquées par des bas salaires, sans parler de la précarité de l’emploi.
Certes, comme le disait Georges Moustaki : « Nous avons toute la vie pour nous amuser et toute la mort pour nous reposer », mais sans contredire le chanteur-poète, pour remplir le programme, il faut encore et toujours lutter !
Comme à Virgin où celles et ceux que l’on appelle dans les médias les « gilets rouges » ont obtenu un délai pour les éventuels repreneurs auprès du tribunal et un million d’euros de plus pour le plan social. Améliorer les conditions du licenciement, c’est au dessus du niveau de la mer, mais quid d’une perspective syndicaliste, unitaire de surcroît ?
Il y aurait un siècle qu’avait été mis au point le travail à la chaîne. Pas un mot dans la presse syndicale (toutes boutiques confondues, à moins que ?) ni associative ou mutuelliste. Pourtant, les conditions de travail ont diablement morflé avec cette vitesse supérieure du rendement. Sans parler des différents trucs collatéraux comme le travail de nuit, le travail aux pièces… 1 Un exemple actuel : à PSA, les chaînes réputées les plus dures sont réservées aux intérimaires. Vous avez dit esclavage à flux tendu ? Sinon, ça et là, il y a toujours des règlements internes et « diverses tensions à l’intérieur de la centrale sise à Montreuil, la politique gouvernementale actuelle servant (sic) à maintenir l’unité dans les rangs ».
Sinon, la semaine dernière à Roanne, à l’heure du laitier, des militants CGT ont été interpellés à leur domicile. Leur crime pour la garde à vue qui a suivi : un refus de prélèvement d’ADN. Les faits : avoir tagué en 2010 les murs de la sous-préfecture lors du mouvement contre la réforme des retraites. Les fonctionnaires syndicalistes CGT essuient là l’acharnement judiciaire à la criminalisation de toute action syndicale. Drôle de temps pour les revendications et le syndicalisme tout court.


Petit bouc en chaleur




1. Le travail à la pièce encourageait les cadences alors que le travail à l’heure était plus « tranquille », mais moins bien payé… Ce qui était vrai dans les années 1930 l’est encore aujourd’hui.