Douze ans de Pacs : c’est reculer que d’être stationnaire
mis en ligne le 24 novembre 2011

Si, douze années plus tard, le Pacs ne fait plus polémique et qu’il convient à beaucoup de couples – et ce, quelle que soit leur orientation sexuelle –, il n’en est pas de même avec le nouveau combat des LTGB concernant l’adoption et l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, comme cela se pratique déjà dans plusieurs pays de l’UE (même si, en tant que militants anarchistes, le mot "mariage" nous hérisse les poils !). En Europe, sept pays accordent d’ores et déjà le mariage (Belgique, Islande, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Espagne, Suède), huit accordent l’adoption conjointe et onze, l’adoption par le second parent. Mais, vu le renforcement des discours et manifestations réactionnaires et homophobes, il est fort à parier que l’adoption et le mariage ne sont pas pour demain en France. On aura donc encore le temps de nous diviser sur le sujet… (Personnellement, le Pacs, s’il était satisfaisant me suffirait bien, ne serait-ce que pour laisser à mon ami de quoi se retourner s’il m’arrivait quelque chose). Mais justement, en douze ans, à part coller rustine sur rustine sur ce statut qui n’en demandait pas tant, les personnes pacsées n’ont rien obtenu d’extraordinaire, sinon de pouvoir partager leur mutuelle ou de payer en commun leurs impôts. Des droits mineurs, en somme, comparés au statut matrimonial.
Or, les personnes LTGB considèrent qu’aujourd’hui tous les projets de couple et niveaux d’engagement de chaque statut proposé doivent être différents et qu’en fonction de leurs philosophies de vie, elles doivent pouvoir opérer un choix entre des statuts bien distincts : concubinage, Pacs, voire mariage. Elles veulent également pouvoir sécuriser la situation de leurs familles et/ou avoir le droit d’adopter conjointement l’enfant de leur conjoint. Enfin, les lesbiennes, comme d’ailleurs toutes les femmes, mariées ou pas, doivent pouvoir bénéficier des traitements de fertilité (assistance médicale à la procréation). Étant donné la recrudescence d’agressions homophobes en France, il serait urgent et salutaire de considérer enfin les personnes LTGB comme des individus à part entière. Il reste un énorme travail d’information et d’éducation pour faire évoluer en profondeur les mentalités pour le respect des différences. Un combat d’émancipation auquel les anarchistes ne peuvent pas ne pas s’associer !