Pouy tombe dans le puits

mis en ligne le 3 novembre 2011
J’aime bien Jean-Bernard Pouy. Ses bouquins, ses productions télévisuelles (Suite noire), son côté « provoc » – qui sait agacer l’ennemi de classe comme sa propre famille politique –, son anarchisme bien à lui et régulièrement affirmé (surtout quand on le colle dans un café face à une flic pseudo rebelle pour savoir qui payera l’addition…). Et quand il dit du mal de Léo Ferré, aussi. En revanche, il devrait sûrement s’abstenir de parler dans L’Huma, du moins d’y sortir des petites conneries, comme dans le récent numéro 20780 (en partie consacré à Georges Brassens, d’ailleurs – ou quand les cocos flirtent avec les anarchistes). Quand le journaliste le questionne un chouïa sur ses idées politiques, notre Jean-Bernard Pouy lui répond du tac au tac : « Je suis libertaire, anar. » Jusque-là, vous en conviendrez bien volontiers, tout va bien ; excepté cet horripilant mot qu’est « anar », qui rime avec « connard » : nous ne sommes pas des « anars », encore moins des « connards », merde, nous sommes des « anarchistes ». Bref, ça, on s’en cogne. C’est après que ça dérape. Non pas quand il déclare être parfois « allé voter » – ça, je m’en tamponne aussi –, mais quand il affirme se sentir « proche du Front de gauche ». Vous savez, cette organisation mi-figue mi-raisin, tenue d’une main de fer par le cardinal Mélenchon, ce type démago à l’extrême, pédant comme un BHL, faux comme un cul et autoritaire comme un kapo. Que des anarchistes se sentent proches de certains types de gauche malgré des désaccords sensibles, pourquoi pas. Mais Mélenchon, merde ! Ce mec, infantilisant à l’extrême, incarne l’antithèse de l’émancipation politique et sociale. Bref, on en fera pas tout un plat, juste un petit billet d’humeur au sujet d’une petite déception. Il fera sans doute plaisir aux rouges, leur vendra peut-être deux ou trois polars, mais, moi, le Jibé que je préfère, c’est celui qui se pointait jadis à des rassemblements trotskistes avec un tee-shirt « Cronstadt 21 ». Sans rancune.



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


portobello

le 1 mars 2012
et moi qui ai lu spinoza.. un truc avec Hegel offert par votre confrere..
çà alors