France, terre de contrats
mis en ligne le 17 février 2011

Le Moyen-Orient et le Golfe ont peur et, plutôt que s’armer de patience, préfèrent les blindés légers. Les rues du Caire sont quadrillées par des chars lourds, peu adaptés à la guérilla urbaine ; il faut des engins non chenillés, rapides et maniables, avec une bonne puissance de feu tout de même. Et Panhard est là pour ça, je vous dis ! Panhard, c’est le pied, comme on dit dans les pétrodictatures du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Oman, Qatar 1, etc.) et en Lybie, où Kadhafi lorgne sur 120 blindés. Les demandes de devis affluent, apprend-on du PDG de cette entreprise dans un entretien aux Échos. L’heureux patron estime à plusieurs centaines les commandes potentielles. Du 20 au 24 février se tient le salon de l’armement Idex, aux Émirats arabes unis. Heureux hasard de l’histoire. Néanmoins, le journaliste des Échos fait remarquer que des promesses d’achat aux ventes réelles, il y a souvent un monde. Mais là, avec tout ce stress subi par les potentats du coin, les ventes devraient bel et bien se réaliser dans les meilleurs délais. « Merci aux Tunisiens et aux Égyptiens », pourrait avoir la malice de s’exclamer le marchand de canons. Reste que ce marché en pleine croissance est insuffisant pour satisfaire ce patron de choc. Heureusement, Sarkoland, tout à sa bienveillante mission de sauvegarde de la fierté nationale, a permis à l’entreprise Panhard de réaliser en 2010 un chiffre d’affaires record. L’emploi, le fric, la barbouzerie et l’honneur sont saufs…
1. Le Qatar, ce pays qui accueillera la Coupe du monde de foot en 2022 (voir l’article de Stéphane Lhomme dans Le Monde libertaire, n°1617).