éditorial du n°1555
Quand vous lirez ces lignes, les centrales (alias boutiques syndicales) se seront réunies pour décider des actions à venir. Force Ouvrière a déjà annoncé l'éventualité d'une grève générale, la CFDT a dit que non et la CGT reste sur le bord du trottoir. Triste époque où les organisations syndicales hésitent à rentrer dans le chou du capital, quand l'opinion publique est largement favorable à la séquestration des patrons. Ce qui peut faire dire aux médias « syndicats, le temps des doutes ». Nous, on dirait plutôt peur de débordements, de remise en cause.
Quand on sait qu'à la CGT, des syndicats sont pour la grève générale, on se demande si la centrale de Montreuil n'est pas au bord d'une vague de conflits internes. Dans le passé ça se réglait à la hussarde, mais maintenant il y a Sud et la CNT. Bon, après les photos de l'unité CFDT, CGT, FO et FSU, la suite ne promet rien de bien. Tout le monde, ou presque, pense aux élections européennes. Comme le dit le quotidien sans marteau ni faucille, « transformer la colère sociale en vote Front de gauche le 7 juin ». On croyait un peu précipitamment que les courroies de transmission étaient au rencart, ben… non.
Dans le monde humain c'est pas terrible, mais pour ceux du monde animal ? Y paraîtrait que la biodiversité reculant dans les campagnes, ça serait mieux dans le milieu urbain, entre autre dans la capitale (Paname, bien sûr). Ce qui fait dire à un quotidien du soir que « les renards sont entrés dans Paris ». Les jardins parisiens et de l'Ile-de-France seraient donc plus accueillants pour le héron, le pic vert, l'épervier d'Europe, le martin pêcheur ? Pour les sans-papiers on peut fêter un an d'occupation à la Bourse du travail à Paris, rue Charlot. Les régularisations se poursuivent et l'espoir demeure, dans un silence assourdissant.