éditorial du n°1549
Ce qui agite aussi ce que l’on nomme les observateurs sociaux, c’est que la population qui, enfin, rue dans les brancards, vient de plus en plus du privé. Moins de fonctionnaires qui, peu ou prou, sont influencés par les réflexes syndicaux. Ce qui a ses bons côtés organisationnels mais qui émousse parfois la spontanéité, conduit à tempérer les ardeurs combatives... Ce qui nous amènent à constater que les directions syndicales des diverses boutiques ne regardent pas avec une extrême sympathie toute cette colère salariale qui n’a que faire des carrières bureaucratiques !
Dans les discours, « face à l’intransigeance du gouvernement » toutes les confédérations appellent à la lutte, pour amplifier mobilisations et initiatives. Fort bien, mais pour d’autres grèves ça ressemble à des calendes grecques. Le communiqué unitaire (CFDT, CFTC, CGT, FSU, Solidaires, Unsa...) se bornerait-il à fixer un rendez-vous pour le 30 mars, au lieu d’entraîner une résistance syndicale unitaire et combative ?
Pourtant au niveau de l’Élysée, ça semble branler dans le manche. Même dans le camp présidentiel, d’aucuns trouvent que la notion de « bouclier fiscal » n’est pas à l’ordre du jour. Au lieu de profiter de la brèche, le monde syndical représentatif cherche surtout sa survie administrative. Un mouvement social qui changerait les données actuelles est à venir, mais nul ne peut le prévoir. Ni rapaces, ni grands timoniers, les militantes et militants libertaires sont présents dans les luttes quotidiennes. Œuvrant à la base pour voir plus loin, pour un autre futur.