Tiré de la bibliothèque de la Libre Pensée !
Ci-après le texte d’une chanson, sur l’air de L’Internationale, extrait du chansonnier de la libre pensée. Mais au préalable, voici l’avis au lecteur présenté dans cette édition (Chansons et monologues anticléricaux et laïques, aux éditions de l’Idée Libre, Herblay, 1938).
Bonne lecture et bonne inspiration.
Ce recueil de poésies et de chansons anticléricales et antireligieuses est publié dans le but d’aider les militants dans l’organisation de leurs soirées familiales, fêtes, représentations théâtrales, sorties champêtres, banquets. etc. Les morceaux que nous publions sont d’inégale valeur. Ou du moins ils appartiennent à des genres très différents. À côté de poèmes d’une réelle tenue littéraire et d’une incontestable élévation philosophique, nous publions des chansons plus populaires, sarcastiques, parfois même un peu... alertes. Nous avons pensé que ces chansons, presque toujours très anciennes, constituaient un document révélateur de la mentalité profondément anticléricale des populations françaises. On pourra les chanter dans certaines circonstances ; elles amuseront et feront rire. Bref, il appartient à nos amis de choisir eux-mêmes, dans cet opuscule, selon le genre des fêtes ou des soirées qu’ils organiseront, les chansons et les poésies qui leur paraîtront les mieux appropriées, les plus capables, selon le moment et le milieu, de faire connaître nos idées, nos critiques – ainsi que nos légitimes colères et nos fécondes aspirations. Les Éditeurs
Assez de messes et de prières,
Nous ne sommes plus des résignés ;
Vous n’apaiserez pas nos colères,
Vous avez fini de régner ;
Nous ne serons plus vos victimes,
La lumière a frappé nos yeux,
Et nous avons vu tous vos crimes,
Bandes de jésuites, marchands de bons dieux. Nous ne voulons ni Dieu ni prêtres,
Plus de préjugés, plus de religions ;
La raison doit guider les êtres
Hors de toutes les superstitions.
Des cerveaux, c’est la délivrance.
Des esprits, la tranquillité,
Et c’est la fin de l’ignorance,
Dans les ténèbres, c’est la clarté ! Vous êtes les ennemis de la science,
Vous êtes l’ennemi du genre humain,
Vous n’avez ni cœur ni conscience,
Vous n’avez qu’une chose : le butin,
Nous démolirons vos bastilles,
Ces geôles que l’on appelle couvents,
Hors du monde les noires guenilles,
Vous avez vécu trop longtemps. Eh ! oui, nous ferons taire vos cloches,
Nous ferons sauter vos verrous,
Afin de faire vider vos poches
À vous, syndicat de filous.
Pendant que le peuple dans la misère
Reste sans pain, sans gîte, sans feu,
Vous entassez, bande de vipères,
L’argent volé aux malheureux. Vous pouvez sortir vos bannières,
Crier à la profanation ;
C’est pour l’Humanité entière
Que nous voulons votre abolition.
Pour fêter la chute finale,
Nous prendrons à vos cardinaux
Leur robe rouge et la Sociale
S’en fera de jolis drapeaux !Avis au lecteur
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N°1868 - janvier 2025
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