En vrac
Gratuit (mais n'oubliez pas quelques timbres) chez Dissensus, c/o Kaléidoscope, 3, rue des Trois-Mages, 13001 Marseille.
Une couverture noire que barre un titre en lettres rouges : Continuez sans moi. Le recueil de poèmes de Didier Ober est sombre, très sombre. La mort rôde à chaque page, omniprésente, rendant d'autant plus lancinante cette ultime question, elle-même récurrente tout au long de l'ouvrage : sommes-nous encore vivants ? Visions cauchemardesques d'une sous-humanité plongée dans le néant des cités artificielles, livrée aux turpitudes qu'une caste aussi insaisissable que puissante lui fait subir. Villes-prisons où l'on crève d'ennui et de désespoir, où le vide de l'existence happe et annule l'individu. Au milieu de ce tranquille et désespérant cataclysme, peu d'échappatoires hormis la poésie, « bain de jouvence au milieu de la décrépitude et de la normalité planifiées », « le rêve plus puissant que la mort », et un espoir : « une folie puissante, dévastatrice et régénératrice à la fois ». Curieusement et dans un autre registre, Didier Ober pose des questions et des problèmes très sembables à ceux évoqués dans le précédent zine (Dissensus, vous suivez ou bien ?), et trouve des éléments de réponses qui le sont tout autant. Alors, y-a-t-il un hasard dans la révolte ? À noter que le recueil a donné lieu à deux lectures publiques sur fond de guitares saturées, dont une au Centre culturel libertaire de Lille. Et à mon avis, ça devait le faire grave.
Contact : Didier Ober, 105 A, rue Anatole-France, 59490 Somain.
« Do it yourself, do it bad : le fanzine vite fait mal fait ». C'est ce qui encadre la « une » du premier numéro (semble-t-il) du Singe de l'espace, fanzine suffisamment chtarbé pour occuper la première de ses quatre pages à une illustration au moins aussi débile que le titre. Ça se lit en quelques minutes et vraiment, c'est ÉNORME ! Une interview à toute berzingue du groupe punk-grind Anal Violator (qui, entre deux bitures, a laissé des perles mélodiques et bientôt légendaires telles que : « Fucking the fuckers », « Freedom for all murderers and politics », « Old animals in the freezing toundra »...), chroniques disques au moins aussi speedées, un concert report sur les chapeaux de roues et des infos (dates de concerts exclusivement) à toute bombe. Pas la peine de chercher : il n'est question QUE de groupes ultra-bruit (mais de qualité), et l'impitoyable humour des rédacteurs/trices te fera vite oublier que tout ça fait mal aux oreilles. Réjouissant. Je me suis laissé dire que Le Singe de l'espace est édité par des gens du squatt La Cerise à Montrouge (dans le 92).
Pas de contact, hélas, mais dégottable si l'on traine dans les concerts de Paris et sa couronne. Gratos contre un sourire voire une canette.