10 000 contre l'atome
Pour autant, les premiers slogans qui émanaient du cortège anarchiste, bientôt rejoint par la CNT, se révélaient être d'une toute autre teneur, peut-être était-ce dû à la proximité surprenante du défilé islamiste pro-voile qui par un pur concours de circonstances se trouvait partir du même endroit et à la même heure que la manifestation antinucléaire.
C'est au cri de « Ni dieu, ni maître, ni ordre moral ! », « Religion, oppression ! » et autres amabilités, que nous fîmes face au service d'ordre barbu pendant que le cortège intégriste évacuait la place et avant qu'une rangée de CRS ne vienne s'interposer pour éviter le contact.
Interrogé sur cette provocation de la préfecture de police de réunir deux manifestations antinomiques en un même lieu, un fonctionnaire des RG ne trouva rien de mieux à nous dire que les islamistes n'en faisaient qu'à leur tête.
C'est alors que le cortège anarchiste, fort de 600 personnes et deuxième cortège politique par son importance derrière les Verts qui ont inhabituellement mobilisé leurs troupes, élections oblige, put se mettre en branle pour un long parcours nous amenant jusqu'au ministère des Finances.
Si cette manifestation (15 000 personnes selon le réseau Sortir du nucléaire, 5 800 selon la police !) n'a pas eu la mobilisation escomptée, la lutte contre le nucléaire sous tous ses aspects reste pour nous, anarchistes, une condition indispensable à la construction d'une société émancipée de tous les pouvoirs, étatiques, technocratiques, financiers, militaires et religieux.
Julien, groupe de Rouen