éditorial du n°1194
Outre ces méthodes de guerre qui jusqu'ici étaient censées être l'apanage des Milosevic et autres dirigeants soigneusement estampillés fascistes, le nouveau président intérimaire (la précarité est vraiment partout), a demandé, et obtenu, l'enseignement militaire dans les écoles. Pendant que tout le monde s'offusque de la montée de l'extrême droite en Autriche, Poutine applique ce qu'Haider raconte, ne suscitant chez nos politiciens locaux que quelques discours indignés sans conséquences.
En fait, depuis la fin du « bloc de l'Est », les dirigeants occidentaux n'ont cessé de fermer les yeux sur les débordements de l'État russe : dès 1993, un soutien total est apporté à Elstine, arrivé au pouvoir par la force des armes, soutien qui s'accompagne d'une multitude de prêts et de crédits accordés à un l'État russe, d'une multitude d'accords et de commissions inter-gouvernementales. En même temps, tout le monde ferme les yeux sur les chasses aux étrangers à Moscou, sur l'alliance avec le fasciste Jirinovski, sur le détournement des fonds du FMI, tandis que la très grande partie de la population survit comme elle le peut. À peine s'apitoie-t-on sur la première guerre en Tchétchénie.
Et aujourd'hui, pendant qu'on torture et qu'on tue, les tenants de l'ordre économique capitaliste, saluent l'arrivée de Poutine en remplacement du chancelant Elstine, le nouvel homme ayant l'avantage de parler anglais et de sortir du KGB. Le club de Londres offre une ristourne de 10 milliards sur une dette de l'État russe, et le secrétaire général de l'OTAN va causer de coopération avec la Russie à Moscou.
Ce qui se passe en Russie aujourd'hui est le résultat d'une longue suite de calculs économiques qui se moquent bien de payer l'addition avec le sang des plus démunis. Le capitalisme s'est toujours accompagné de guerres et de conflits dont il a toujours su tirer profit. Il est temps que cela cesse. Pas de guerre entre les peuples, mais la lutte entre les classes !