Attention, des casseurs peuvent en cacher d'autres
Lycées
Allègre, fin renard politicien, le sait. N’oublions pas qu’en octobre 1990, avec son ami Jospin, il ferraillait déjà contre les lycéens en grève. Pour l’instant, il se débrouille bien. Loin de se mettre en porte-à-faux, surfant sur le magma revendicatif, il se la joue copain-copain avec les lycéens en colère. Toutes ses embrassades ont un but bien précis : étouffer. Il a déjà trois beaux coups à son actif sur le dos de cette révolte. D’abord, il a passé en force sa réforme sur les nominations de profs (la déconcentration) via un décret. Ensuite, il continue plus que jamais à précariser le service public d'éducation. Des emplois-jeunes géreront désormais les foyers dans les lycées, quant aux classes surchargées, elles seront dédoublées et assurées par des contractuels corvéables à merci puisqu’ayant un statut de droit privé. Tristes acquis pour les lycéens qui plus tard feront eux-mêmes ce genre de boulots merdiques. Cette carte de confiance envers les lycéens, cette volonté de bien les cloisonner, permettent à Allègre d'éviter la globalisation des problèmes de l'école à l’ensemble de ses composantes (ATOS, profs, parents, élèves). Alors, aux jeunes qui craignent la récupération par les politiques, qu’ils regardent bien qui veut vraiment les manipuler.
Des réseaux pluriels fort utiles
De surcroît, Jospin et Allègre ont de vrais pompiers, déguisés en faux pyromanes pour éteindre l’incendie. Côté lycéens, la FIDL, l’UNL (deux organisations très proches du PS), quoique peu représentatives tentent cependant de prendre la tête du mouvement, avouant clairement «vouloir aider le ministre dans sa réforme». On comprend mieux pourquoi elles sont ses interlocuteurs privilégiés. Côté politique, le PCF surtout et les Verts continuent leur ignoble double jeu (comme pour les 35 heures, l’immigration, le PACS). Un gros pied dedans, un petit pied dehors, ils cherchent à canaliser et à verrouiller toute velléité de véritable émancipation sociale. Ils appuient la manif du 20 octobre devant l’Assemblée alors qu’ils ont déjà accepté depuis longtemps de voter le budget que leur avait présenté Jospin. Où sont donc les véritables casseurs ? Anarchistes, prônant l’auto-organisation des luttes, nous apporterons, à notre niveau, toutes nos forces pour déjouer la récupération de la jeunesse par l'État et ses zélés serviteurs. Les lycéens, n’ont ni à être aimés ni à être compris, ils ont à prendre eux-mêmes ce qu’ils réclament.
Jaime
groupe Kronstadt (Lyon)