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Dans un sale État
par Coordination nationale des sons le 11 juillet 2021

Redon : Les suites juridiques et politiques

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A la suite des tragiques évènements survenus lors du « Teknival des Musiques Interdites » en hommage à Steve, le monde des Free Party, soutenu par l’ensemble des acteurs et actrices des musiques électroniques ainsi que par une large partie de la population, s’est réuni afin de ne pas rester impuissant face à la violence subie à de trop nombreuses reprises ces dernières années. Dans toute la France et ailleurs, ces violences ont choqué bien au-delà des amateurs de free party.

Loin de se laisser terroriser par la violence, les sound-systems ont choisi d’organiser de nombreux évènements cet été en réaction afin de soutenir les sound-systems et les personnes impactées. Nous avons toujours été réceptifs au dialogue, mais nous n’avons jamais cédé face aux menaces et nous sommes toujours restés solidaires dans l’adversité.

De nombreuses procédures juridiques sont en cours de préparation et d’autres suivront :

Concernant la destruction illégale du matériel par les forces de l’ordre, plusieurs dizaines de plaintes seront déposées, que ce soit par les artistes qui ont vu leurs instruments de musique détruits, par les propriétaires de matériel de sonorisation qui ont acquis ce matériel avec leurs économies pour offrir gratuitement des concerts à la jeunesse ou par les loueurs, pour qui la « neutralisation » du matériel engendre des difficultés économiques pour leurs entreprises.

L’association Freeform a saisi l’IGGN (Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale) concernant la destruction du
matériel, avec pour objectif une saisine de l’IGA (Inspection Générale de l’Administration), et invite l’ensemble des participant.es de la fête de Redon à faire de même concernant l’usage disproportionné de la violence par les gendarmes dont ils et elles ont été victimes ou témoins.

Une plainte devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme est en cours de préparation.

Des plaintes vont également être déposées par des personnes blessées pour violences volontaires ou usage disproportionné de la force.

Enfin, Amnesty International, après avoir écrit au ministère de l’intérieur, envisage de son côté également de porter plainte contre les violences à l’encontre du public et communiquera sous peu à ce sujet.

Par ailleurs, la CNS a pu consulter deux témoignages de personnes ayant assisté à la scène de la main arrachée. Toute deux affirment clairement avoir vu la grenade atterrir et exploser au niveau de la main du blessé, apportant ainsi la preuve que la mutilation était le fait d’une grenade lancée par les gendarmes en pleine nuit. Ces témoignages seront transmis au procureur de la République en charge de l’enquête. Nous apportons tout notre soutien au blessé ainsi qu’à ses proches dans cette difficile épreuve.

Mercredi 7 juillet, une réunion interministérielle sous l’égide de l’Elysée et à la demande de Technopol, accueillera une délégation composée de la Coordination Nationale des Sons et de Techno +, aux côtés de Technopol et de Freeform.

Cette délégation sera présente pour porter des revendications claires :

La suppression de l’amendement Mariani afin de sortir du régime d’exception des rave party et rentrer dans le droit commun comme tout autre événement festif et culturel.
La reconnaissance des pratiques culturelles amateurs.
L’arrêt des saisies illégales (plus de 95 % des saisies sont restituées lors des passages au tribunal).
L’arrêt immédiat des violences envers un public qui vient pour danser.
Une garantie d’accès au site pour les associations de Réduction Des Risques en milieu festif.

Nous déplorons que le dialogue ait été rompu par les autorités depuis le début de ce quinquennat, avec les conséquences tragiques que l’on connaît aujourd’hui. L’escalade de la répression envers notre culture ne peut continuer.
Nous condamnons fermement les violences commises et attendons un geste fort de l’État pour y mettre fin.

LA COORDINATION NATIONALE DES SONS
PAR : Coordination nationale des sons
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