Les milliardaires américains semblent (pour l’instant) euphoriques, à l’image de l’homme le plus riche du monde, Elon Musk : Space X, X (ex Twitter), Tesla.

Le programme de Trump comprend diverses réductions portant sur les impôts et le taux d’imposition des sociétés, conduisant à un allègement fiscal de 1 100 milliards de dollars pour les plus riches, alors que la tranche des 95 % d’Américains les plus pauvres verraient leurs impôts augmenter.
Sont prévus des coupes massives dans les soins de santé, le logement, l’éducation, l’aide alimentaire.
Les programmes tels Medicare, sécurité sociale… vont être très réduits : lutter contre les pauvres plutôt que lutter contre la pauvreté.

Même s’il s’agit d’une accélération spectaculaire des méfaits du capitalisme aux États-Unis, ces mesures sont dans le prolongement des politiques néo-libérales mises en place depuis longtemps par "républicains " et "démocrates ", ce qui fait dire à des américains :
« Les capitalistes ont deux partis, les démocrates et les républicains ».

Une récente étude de chercheurs de la RAND (Research and development), organisation indépendante à but non lucratif, montre à qui profite la croissance économique :
-> Depuis 1975, 1 % des Américains a confisqué 79 000 Md$ (Milliards de dollars) aux 90 % les plus pauvres
-> La part des revenus de 90 % de la population représentait :
66 % de l’ensemble des revenus imposables en 1975,
47 % en 2019
-> Si la répartition des revenus était restée ce qu’elle était au début des années 1970, le revenu médian des ménages serait aujourd’hui deux fois plus élevé qu’il ne l’est actuellement.
-> En 2023, 3 900 Md$ des richesses créées par la classe ouvrière ont ainsi atterri dans les immenses poches des 1 % les plus riches, ce qui aurait permis une augmentation de 32 000 $ pour chaque travailleur.

Dans la situation actuelle, il est intéressant de lire le texte « Comment les syndicats américains comptent résister à Trump et son monde », alors que seulement 10 % des américains sont syndiqués :
https://rapportsdeforce.fr/pas-de-cote/face-a-trump-les-syndicats-doivent-tenter-limpossible-032623808
Il s’agit un entretien du 21 mars 2025 avec Marsha Niemeijer membre du Labor Notes, réseau regroupant des syndicats, des organisations de travailleurs qui ne sont pas encore constitués en syndicat et des organisations qui travaillent auprès des travailleurs pour défendre leurs droits.
Participent beaucoup de jeunes, de travailleurs latino-américains, notamment des livreurs, des femmes de ménage, des travailleurs de la construction, des « auto-entrepreneurs »…
Quelques extraits :
-> « Le Labor Notes a toujours soutenu la nécessité de syndicats combatifs démocratiques, dirigés par la base ».

-> « Trump veut créer un nouvel empire américain qui puisse extraire les ressources du monde entier au bénéfice de la classe capitaliste américaine ».
« Les gens vont être licenciés, il va y avoir des pressions sur les salaires et un impact certain sur les conditions de vie, déjà précaires ».

-> « Ces dernières années on a constaté une petite vague de militantisme dans le mouvement syndical et dans des boulots non-syndiqués ».
« On a des syndicats prêts à se mobiliser sur des revendications fortes, souvent poussées par leurs membres. Il y a un gros effort de la syndicalisation notamment à Starbucks, Amazon, Apple, où un premier Syndicat a été créé ».
« Routiers, postiers, infirmières, universitaire, pilotes… de grandes grèves victorieuses ont récemment obtenu d’importantes hausses de salaires aux États-Unis ».
« Trump et la classe milliardaire veulent donc stopper ça et discipliner les travailleurs américains ».

-> « La majorité des travailleurs, déçue par le système électoral, a perdu confiance dans les politiciens, de gauche ou de droite »
« Le parti démocrate a participé à la casse des acquis sociaux ».
« On a une gauche, trop enracinée dans la classe moyenne, qui s’est concentrée sur des questions d’identité »

-> « Certains syndicats sont en train de défendre les immigrés. Si on perd sur cette question, le racisme va s’approfondir et diviser la lutte de la classe ouvrière au profit des patrons ».

-> « L’année dernière, j’aurais dit que les gens d’extrême gauche qui appellent toutes les deux secondes à la « grève générale » ne nous aident pas. Mais en ce moment, c’est presque ce qu’il nous faut. Pour résister à ce fascisme rampant, il faut qu’on puisse montrer qu’il y a une résistance dans le monde syndical. Les syndicats sont plus populaires que jamais : 70 % des Américains sont en leur faveur ».


Serge
Groupe Gaston Leval