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Littérature
par Agnès le 27 juillet 2024

Teahupo’o, Le souffle de la vague

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Et si les jeux olympiques ne se déroulaient pas qu’à Paris ? Et si d’autres territoires disposaient de merveilles naturelles qui imposent respect et humilité à celles et ceux qui les affrontent. Il en est ainsi de la Polynésie et de sa vague mythique. Les Editions Au Vent des îles nous propose :
Teahupo’o
Le souffle de la vague

Ecrit par Ingrid Astier
paru en 2024




C’est une maison d’édition qui invite à sillonner l’Océanie. Elle est implantée sur le terrain et nous fait découvrir les cultures diverses de ces îles, présentées par des auteurs imprégnés d’humanisme. Ce livre paraît dans le cadre des jeux olympiques 2024, où les épreuves de surf auront lieu.
L’écrivaine, Ingrid Astier est normalienne, agrégée de lettres. Elle a séjourné fréquemment en Polynésie et a recueilli la parole des grands noms du surf, elle-même passionnée par la nage extrême.
Teahupo’o, Le souffle de la vague est son cinquième roman, un roman noir.
Enfin, soulignons la beauté sobre de la couverture du livre due au talent de Gabrielle Ambrym, une illustratrice qui a grandi dans le Pacifique sud. Ce tableau représente une murène illustrée à la manière des aborigènes dans un fond de vagues graphiques et calme, aux couleurs de coraux, un corps onduleux, bleu océan taché de couleurs régulières et douces, rien d’inquiétant somme toute, sinon des dents acérées.

Une vague, l’héroïne principale du livre
Teahupo’o, chérie par les surfeurs tahitiens est au cœur du roman.
Cette vague est l’héroïne principale du livre, et l’homme lui doit humilité et soumission. L’écrivain évoque cette vague comme l’itinéraire de chacun des acteurs du roman, qu’il soit surfeur ou pas.
Je cite : « Le mur se dressa. Une vraie paroi. Le mariage du surf et de l’escalade. Hiro aurait pu le voir 10 000 fois, il aurait toujours été impressionné par sa terrifiante majesté ».
Et puis il y a les paysages sublimes, la brousse, les animaux, poissons étonnants, les barrières de coraux, les lagons de rêve.
C’est dans ce décor incroyable qu’on rencontre Moea habitée par des souvenirs violents, Birdy blessé par la vague, Taj, le toxico, Hiro, celui qui vit la vague, malgré ses tourments et chagrins, Reva, entre homme et femme, perdu et Tamatoa, le gentil, toujours prêt à aider son prochain.
Comment ne pas être touché par ces mots : « Quand les gens sont comme de la pierre, il ne faut pas leur demander d’être un ruisseau ».

Chacun devant sa responsabilité
Des personnes blessées, toutes ; chacune troublante, attachante.
Le vocabulaire tahitien introduit par l’écrivaine dans certains passages du roman envoie davantage de couleurs, ces mots transportent avec eux la méfiance comme la particularité de certaines choses ou plantes ou certains états, pour les relativiser ou par recherche de discrétion, rester pudique devant les choses indomptables.
La vague est un roman vivant, on y trouve autant l’horreur que la beauté, et la quête d’équilibre.
La chute du texte en particulier envoie chacun de nous devant sa responsabilité à affronter sa vague déferlante.
Birdy, blessé par la vague le souligne bien « On ne dit pas : il m’est arrivé un accident, mais j’ai eu un accident »
Enfin Tahiti sous ces images d’Épinal nous connaissons, lagons, brousse et vagues fantastiques. L’île vit aussi ces cyclones, tempêtes et souffrances.
Découvrez le site de cette maison d’éditions basée à Papeete en Polynésie et goûtez la richesse de ces cultures.
Je vous souhaite bonne lecture de ce roman


• Ingrid Astier
Teahupo’o
Le souffle de la vague

Ed. Au Vent des Iles, 2024

PAR : Agnès
Emission Au fil des pages sur Radio libertaire
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