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par Groupe anarchiste biélorusse Pramen le 29 janvier 2022

Si seulement il n’y avait pas de guerre ?

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Après l’occupation russe de la Crimée et le déploiement de troupes sur le territoire du Donbass, une partie de l’opposition biélorusse a décidé de renoncer à se débarrasser de Loukachenko. La crainte que le Belarus ne perde son indépendance est devenue plus importante que le désir de liberté. À cette époque, de nombreux Biélorusses ont commencé à se demander ce que les Ukrainiens avaient accompli - la perte de territoires, la guerre hybride avec Poutine, la ruine économique, et tout cela au nom de quelques droits abstraits. Et ce n’est qu’aujourd’hui que nous découvrons enfin la vérité : le régime de Loukachenko n’est pas une protection pour la paix. C’est plutôt le contraire : une dictature croit qu’un leader fort sait mieux que quiconque ce qui est bon pour le peuple. Et un ego aussi élevé est extrêmement dangereux pour tout le monde.

Les anarchistes n’ont jamais accueilli favorablement les guerres car elles détournent la population des vrais problèmes qui se posent à nous quotidiennement. Au lieu de lutter pour la liberté, la population commence à discuter des succès de l’avancée sur les lignes de front. La solidarité internationale est remplacée par le nationalisme, qui a transformé des frères, des sœurs et des camarades en ennemis mortels. Rien de progressiste dans la guerre. La guerre est le triomphe d’une idéologie misanthrope du pouvoir. Aujourd’hui, comme toujours, la guerre est l’affaire des dirigeants, sauf que ce sont les gens ordinaires qui meurent. Dans une exaltation patriotique, ou simplement pour l’argent.

Et maintenant, nous nous trouvons au bord d’une autre guerre possible. Une guerre dans laquelle le vassal de Poutine, Loukachenko, entraînera la société biélorusse. Et les soldats biélorusses se précipiteront pour ramener l’Ukraine dans la soi-disant fraternité slave. Par fraternité slave, le dictateur entend très probablement l’empire russe qui, depuis de nombreuses années, sous la direction de Poutine, tente d’accroître son pouvoir non seulement en Europe, mais aussi en Afrique et au Moyen-Orient. La répression des manifestations de 2020 a entraîné le Belarus plus profondément dans l’orbite de la Russie. On ne sait toujours pas quel prix Loukachenko devra payer pour le soutien financier et politique du Kremlin.




Y aura-t-il une guerre ?


Nous ne voyons pas l’intérêt d’essayer d’analyser le comportement de dictateurs incapables. En 2020, au plus fort des manifestations, de nombreux experts ont déclaré que Poutine n’introduirait jamais de troupes de l’OTSC [Organisation du Traité de Sécurité Collective : Russie, Kazakhstan, Biélorussie, Arménie, Tadjikistan, Kirghizstan] en Biélorussie pour réprimer les protestations. En 2022, des troupes ont été envoyées au Kazakhstan pour stabiliser le régime local fidèle à Moscou. La suite des événements n’est pas claire. La crise économique et politique provoquée par le coronavirus oblige les élites politiques à prendre des mesures risquées pour conserver le pouvoir.

De facto, avec toutes les troupes russes et les flics ultra-violents, prêts à torturer et à tuer tout opposant à Loukachenko, la société biélorusse est prise en otage par la dictature. Nous ne pourrons influencer en aucune façon les actions du régime s’il décide d’attaquer le pays voisin. Comme nous l’avons vu dans le cas du Kazakhstan, ils continueront à empêcher non seulement toute action, mais aussi toute parole condamnant la politique du tyran. Et croyez-nous, pendant toute la durée d’existence de la République du Belarus, nous avons contaté à plusieurs reprises l’incapacité de
Loukachenko. Seuls les analystes libéraux peuvent douter de sa volonté de créer le chaos.

Que doit faire une personne ordinaire dans ce cas ? Si une guerre commence - déserter. Déserter en masse, avec toutes leurs armes et leur équipement. Franchir la ligne de front en Ukraine et rejoindre la résistance contre le fléau de la démocratie ennemie des libertés de Poutine.

À leur tour, les anarchistes et les antifascistes se préparent également à la résistance en Ukraine. Non pas pour préserver l’État ukrainien, mais pour défendre les libertés minimales que la société ukrainienne a obtenues en luttant ces dernières années. Et si vous espérez, comme nous, qu’il n’y aura pas de guerre, n’oubliez pas qu’il faut toujours se préparer au pire..

Groupe anarchiste biélorusse Pramen
https://pramen.io/en/2022/01/if-only-there-was-no-war/

PAR : Groupe anarchiste biélorusse Pramen
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