Une date : 1871. Un nom : la Commune. Celle de Paris dura 72 jours, mais n’oublions pas celles de Marseille, Limoges, Narbonne, Saint-Étienne et Lyon dès 1870. De quelques jours à quelques heures, toujours un cri du peuple qui dénonce un État dont les dirigeants ont jeté dans la guerre des hommes pour redorer le triste blason de leur politique.

Les femmes et les hommes du peuple veulent prendre leur vie, leur ville en main. Leurs appels sont d’une actualité rare. Lors des élections, choisir des représentants issus du peuple qui rendront compte sur la base du mandat impératif. La Commune de Paris et les autres porteront des projets concrets : l’éducation intellectuelle et manuelle pour tous, la séparation de l’Église et de l’État, les prémices d’un droit du travail, les droits économiques et sociaux des femmes, l’égalité salariale, la gestion directe des ateliers, la réforme de la justice, l’accès à la culture. Derrière chacun de ces thèmes se profile un anarchiste tel Courbet en ce qui concerne l’art.

Aujourd’hui encore, ces aspirations sont à défendre et à construire. Ainsi, la démocratie représentative n’est qu’illusion. Le pouvoir de l’électeur est abandonné aux représentants. L’idéal de la Commune s’est diffusé dans le monde entier, car il est universel. En France, des luttes se réfèrent à ces principes ou les mettent en pratique notamment dans les ZAD.

154 ans après, les libertés sont menacées, voire en régression, les colonnes de notre journal s’en font régulièrement l’écho. Défendons-les ! Ces conquêtes sociales et politiques sont les acquis des femmes et des hommes. Rien n’est donné, tout est issu des luttes sociales.