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Anti-capitalisme
par Leïla Hicheri le 4 octobre 2020

Cerné.e.s de toutes parts

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Tout va donc si mal ? La stratégie du choc, définie par Naomi Klein, fonctionne-t-elle tant et si bien qu’on aimerait que ce soit une fable ?

En ce 1er octobre où débute le mois de lutte et de prévention contre le cancer du sein, Macron Ier a osé l’infamie que nous craignions mais à laquelle nous ne souhaitions croire.

La guerre contre notre plus beau contrat social et politique est engagée : la destruction de la Sécurité Sociale. Oh, pas grand chose pour certain.e.s ! Le psychopathe présidentiel et ses acolytes commencent fort tout de même : le remplacement du ticket modérateur par un ticket payant pour tout passage dans un service d’urgence non suivi d’une hospitalisation.

Résumons simplement : la bourse ou la vie.

En ce 1er octobre, nous n’avons rien fait, comme si de rien n’était. Nous avons inondé les réseaux sociaux et les espaces détente de nos entreprises de nos colères, de nos consternations (« Il a osé, le salaud ! »), de nos invectives, de nos condamnations, de nos envies de révolte et de revanche. Nos insurrections sont virtuelles ; notre santé, notre corps, notre vie sont bien réels pourtant !

En ce 1er octobre 2020, nous comprenons que nous avons définitivement abandonné le réel. Le réel est aux mains des dominants, des terminators de l’humanité.



[note]
Certes, il reste quelques îlots de résistance (collectifs, syndicats indépendants, ZAD, occupations, blocages, etc.) qui ne lâchent pas totalement leur emprise sur le monde tel qu’il devrait être pour le bien commun. Mais nous sommes si peu aujourd’hui. Mais se savoir si peu, c’est se savoir possiblement plus nombreux demain, n’est-ce pas ? L’espoir fait vivre, à ce qu’il paraît.

En ce 1er octobre, si nous avons réagi, nous n’avons pas agi. Aucun rassemblement devant l’Assemblée Nationale, devant le Ministère de la Santé, devant les hôpitaux. Rien. Parce que nous sommes entrés depuis trop longtemps déjà dans l’ère du « J’m’en fous », du « On ne peut rien faire », du « De toute façon, le monde est fichu ».

Voilà, nous sommes cerné.e.s. Cerné.e.s de toutes parts par notre propre peur, et osons le mot, par notre propre lâcheté. Parce qu’il est plus confortable de laisser le ravaudage du monde aux enfants et aux petits-enfants à venir.

Et puis en ce 1er octobre, personne n’a envie de mourir d’un tir de LBD, d’une clé d’étranglement, d’un coup de matraque ou de tout autre riposte totalitaire.

Courageux.ses et téméraires de tous les pays sauront-ils nous réveiller ? Sauront-ils nous montrer qu’autre chose est possible que le « vivre à genoux » ou le « mourir debout » ?





Leïla Hicheri (Liaison William Morris, Paris)
PAR : Leïla Hicheri
Liaison William Morris, Paris
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1

le 5 octobre 2020 17:28:29 par Luisa

MERCI INFINIMENT !
Il y a des coups de pieds au cul qui se perdent, j’espère que celui-ci atteindra son but !

2

le 6 octobre 2020 17:37:17 par Gracchus Babeuf

Dans quelle mesure "le remplacement du ticket modérateur par un [forfait] payant pour tout passage dans un service d’urgence non suivi d’une hospitalisation" contribue-t-il à "la destruction de la Sécurité Sociale" ?

3

le 8 octobre 2020 11:54:19 par PascalG

Etrangler encore, étrangler encore...
[LIEN]

4

le 8 octobre 2020 11:59:38 par PascalG

Le parcours initiatique d’un CRS pendant l’épopée des Gilets Jaunes...
[LIEN]

5

le 13 octobre 2020 18:22:13 par Gracchus Babeuf

Le "forfait patient urgences" remplace le ticket modérateur actuellement appliqué.
Se rendre aux urgences a toujours été payant : il vous est facturé une partie ( le "ticket modérateur" ) de la consultation ( éventuellement de nuit ), et des actes effectués, radiologie, examen sanguin, suture, réduction de fracture, etc.
Depuis 2005, merci Castex ( déjà ! ), le simple "passage" dans un service d’urgences vous est facturé EN PLUS de la consultation et des actes éventuels : il s’agit du forfait "Accueil et Traitement des Urgences", ATU, établi dans le cadre de la mise en place de la Tarification à l’activité, T2A, par le Plan hôpital 2007. Ce forfait est facturé pour chaque "passage aux urgences" non programmé et non suivi d’une hospitalisation dans le même établissement. Il est pris en charge à 80% par l’assurance maladie, les 20% restant étant dus par l’usager ( ticket modérateur ) et remboursé par les complémentaires santé, pour ceux qui en disposent. Aujourd’hui ce forfait est de 25,42 € et le ticket modérateur de 5 € donc.

En général, lorsque le passage aux urgence donne lieu à des "actes" en plus de la consultation, ce ticket modérateur de 20% est d’un montant bien supérieur aux 18 € du futur "forfait patient urgences", lequel pourra être intégralement pris en charge par les complémentaires santé.
Seules les personnes dont la consultation n’a pas donné lieu à d’autres actes, et ne disposant pas de complémentaire santé, paieront plus cher avec le nouveau système.

[LIEN]