« Depuis le premier jour, l’Église a pris et gardé la femme comme l’aide la plus puissante de son œuvre de propagande et d’asservissement. »
Émile Zola / Vérité

Coa ! Coa !
Voilà que des bénitiers, les grenouilles se mettent à coasser. Elles ont appelé à la grève du 5 mars au 17 avril, pendant les 40 jours que dure le carême pour réclamer plus de d’égalité. Sacré bordel de vierge enceinte, c’est que ces duègnes refuseraient pendant 40 jours :
- de dispenser le catéchisme ;
- de procéder aux obsèques ;
- de préparer aux mariages.
Mais bon sang de bonsoir, voilà que ces bonnes femmes se prendraient pour des hommes et qui plus est des prêtres, des curés ! Elles veulent plus de reconnaissance. Elles en ont dans le cornet ! Mais ne sont-elles pas bénévoles ? Leurs revendications sont donc nulles et non-avenues.
Il faut bien dire que leur dévouement à la chose religieuse fait de ces grenouilles de bénitiers des auxiliaires impénitentes et précieuses pour diffuser des idées patriarcales, réactionnaires. Elles sont dévouées corps et âmes à leurs dieux vivants (les curés). Elles sont leurs relais pour pratiquer la manipulation intellectuelle destinée à abrutir les individus et à faire d’eux des êtres dociles.

Il faut mériter le paradis !
Faut-il avoir un cerveau sclérosé à ce point pour accepter et revendiquer le droit de servir les parasites de la société et de faire leurs les sornettes distillées par la religion ? Enseigner le catéchisme pour :
- nous faire avaler l’hostie en nous disant que nous mangeons le corps du Christ qui est parfaitement indigeste ;
- nous dire que ce Christ avant d’être crucifié sur la croix pour expier nos péchés, pour nous sauver de l’enfer, avait réalisé des miracles : rendu la vie à un aveugle, permis à un paralytique de marcher. Il avait lui-même marché sur l’eau et il avait permis une pêche miraculeuse.
Bon, le voilà crucifié, bien mort. Miracle sublime, cet être homme fait de chair et d’os, intemporel et invisible ressuscite. Il est partout dans l’espace et a l’oeil sur nous. Lui seul décide si nous avons mérité le paradis, le purgatoire ou carrément l’enfer !

« La justice est humaine, tout humaine, rien qu’humaine ; c’est lui faire tort que de la rapporter, de près ou de loin , à un principe supérieur ou inférieur à l’humanité. »
Pierre-Joseph Proudhon / De la justice dans la révolution et dans l’Église

Pardonnez-leur...
Heureusement que les grenouilles de bénitier sont là pour nous apprendre l’obéissance ! A les entendre, lorsqu’elles officient pour des obsèques. Que ce soit pour un dictateur qui a du sang sur les mains, un patron qui a exploité toute sa vie des travailleurs, un curé qui a violé, un mari qui a frappé, tué, sa femme ou ses enfants sera accueilli dans la maison de Dieu au même titre que celui qui a été maltraité, exploité, harcelé sur cette terre. Nous sommes loin de cette parabole : « Bienheureux les simples d’esprit, le royaume des cieux leur appartient. »

On aura tout vu !
Mais là où l’indécence est à son comble, c’est lorsque qu’elles font la préparation au mariage. Elles font l’apologie de la femme soumise et docile qui doit obéissance à son mari et se soumettre à toutes ses volontés. Avoir des enfants et les éduquer dans la religion est leur devoir.
Les grenouilles de bénitier sont d’un dévouement total et entier à leurs maîtres les curés, les prêtres.
Elles sont d’une grande et entière dévotion. Non seulement à la religion mais également aux religieux.
Ils sont comme des coqs en pâte : elles nettoient et font le ménage dans les sacristies, les presbytères. Elles leur préparent les repas. Parfois, certaines de ces veuves, de ces jeunes ou vieilles filles tombent amoureuses de ces patriarches et partagent la couche de ces machos. J’espère pour elles qu’ils les envoient au septième ciel ! Ce n’est pas sûr, car apparemment cette religion ne permet pas la jouissance. La femme n’est qu’un trou qui permet aux machos de se soulager et de faire des enfants.

Grève !
Et voilà que ces grenouilles de bénitier et leur « comité de la jupe » se mettent en grève le temps du carême pour protester non pas contre les conditions de travail, mais pour avoir accès aux fonctions principales et à l’égalité entre les femmes et les hommes (curés).
Seulement les fonctions qu’elles exercent sont des fonctions bénévoles. Elles le font parce qu’elles le veulent bien, de leur plein gré. Alors parler de grève relève de l’imposture et ce « comité de la jupe » d’un enfumage crasse. Il s’agit de faire croire aux fidèles que l’Église évolue…
C’est Annie Crépin, historienne et coprésidente de la commission d’étude sur la place des femmes dans l’Église qui dit : « Les femmes représentent 80 % des bénévoles au sein des églises. Si l’Église était une entreprise, toutes les églises fermeraient les dimanches. » Mais Madame l’historienne, L’Église est une entreprise.

« Jésus disait : aimer ; l’Église dit payer. »
Victor Hugo / Les quatre jours d’Eleiis

Aucune de ses activités n’est gratuite (les baptêmes, les mariages, les enterrements, les messes…), les curés se font payer et qui plus est il y a plusieurs tarifs en fonction de votre fortune. Les riches seront mieux servis que les pauvres.
Eh bien que les portes des églises restent closes les dimanches de carême cela ne me gêne nullement, bien au contraire. Je me prends à rêver. Si elles pouvaient rester closes définitivement et que soit mis un terme à cette propagande de décervelage et à ce prosélytisme mensonger pour séduire de nouveaux adeptes.
Cela ferait un bien fou si l’on pouvait ne plus les entendre « coasser » ces grenouilles de bénitier. Alors en toute sérénité et quiétude, nous pourrions jouir à l’écoute du coassement des grenouilles (les vraies) qui vivent dans les mares à la campagne. Ce chant des grenouilles, les soirs de printemps, d’été, et d’automne est doux aux oreilles et ne sonne pas faux.

Justhom
Groupe de Rouen