« Le colonialisme et l’impérialisme ne sont pas quittes avec nous quand ils ont retiré de nos territoires leurs drapeaux et leurs forces de police. Pendant des siècles, les capitalistes se sont comportés, dans le monde sous-développé, comme de véritables criminels de guerre.
Les déportations, les massacres, le travail forcé, l’ ESCLAVAGISME ont été les principaux moyens utilisés par le capitalisme pour augmenter ses réserves d’or et de diamants, ses richesses et pour établir sa puissance. »
Franz Fanon/ Les Damnés de la terre, 1961

Comme aurait dit le grand-Père Justhom : il ment comme un arracheur de dents
Décidément ce triste personnage qui nous sert de « 1er sinistre » ment effrontément quand il appelle en ce samedi 10 mai à Brest « ne pas se taire face à l’histoire terrible et monstrueuse de l’esclavage. »
Il a également la mémoire sélective car, il oublie de citer et de dénoncer les responsables de ce génocide qui a duré plus de 400 ans. Ce commerce triangulaire d’esclaves a fait la richesse des compagnies de navigation qui pratiquaient « la traite des Noirs » avec la bénédiction des politicards et des curés.
Il serait temps de se souvenir et de verser une larme hypocrite. Sauf que ce Monsieur a la mémoire sélective, tout comme pour les crimes de pédophilie perpétrés par ses amis les curés, depuis plusieurs années non seulement à Bétharram, mais partout où ces nuisibles ont sévi.
Il oublie de dénoncer le rôle néfaste des « armateurs » et les richesses monstrueuses qu’ils ont accumulées grâce au « trafic d’esclaves », depuis 1619, date du premier commerce de trafic humain (la traite des Noirs).

Le commerce triangulaire
Europe, Afrique, Amérique : les bateaux partaient des ports de Nantes, Bordeaux, la Rochelle, le Havre, Lorient, Saint-Malo... pour l’Afrique. Les commandants embarquaient de force et souvent avec la complicité des caciques locaux : des Noirs (hommes, femmes, enfants), pour les vendre aux colons des Amériques.
Amérique, Europe, le retour : une fois la cargaison humaine vendue, les navires ne revenaient pas à vide en Europe. Ils étaient chargés de métaux et minéraux précieux, de café, de tabac, de sucre, de coton, des végétaux extraits et cultivés par les esclaves.

C’est ainsi que des villes portuaires comme : Nantes (premier port négrier français) a effectué 1714 expéditions négrières, Bordeaux 419, La Rochelle 448, Le Havre 451, Saint-Malo 218, Lorient 137, Honfleur 134, Marseille 88, Dunkerque 41...
Dans une moindre mesure, d’autres ports français ont participé à ce commerce honteux, « la traite négrière » : Bayonne, Rochefort, Vannes, Morlaix, Brest, Dieppe, Cherbourg, Sète...
La traite des Noirs a enrichi les grandes familles bourgeoises d’armateurs. Pendant 3 siècles, des villes portuaires se sont construites et embourgeoisées avec la sueur, les pleurs, les souffrances, le sang des Noirs. Elles se sont bâties sur des monceaux de cadavres : 12 millions de déportés auxquels il faut ajouter 7 millions de morts sur les bateaux et les chemins qui menaient dans les colonies.
Pour une fois qu’il avait l’occasion de dire la vérité, il ne l’a pas fait. Cela lui aurait sans doute écorché les lèvres !
Il a déclaré à Brest, un des ports qui a pratiqué le commerce des esclaves noirs qu’il ne faut pas « se taire face à l’histoire terrible et monstrueuse de l’esclavage .» Taire par cette d’omission de désigner les responsables relève d’une immense hypocrisie, d’une volonté d’occulter la vérité et d’une complicité crasse avec les négriers de l’époque.

Justhom
Groupe de Rouen