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Théories politiques
par FAI. Federación Anarquista Ibérica • le 1 mars 2021
Contre la politique des
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traduction Monica Jornet Groupe Gaston Couté FA
CONTRE LA POLITIQUE DES "SAUVEURS"
Pour qui veut changer le monde, mais pour de vrai ; pas en réformant le capitalisme.
Septembre 2020.
A lire chaque lundi dans le Monde Libertaire en ligne.
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Nous constatons dans notre pays que l’extrême droite, comme on l’appelle, a progressé notablement ces derniers temps. Des partis tels que Vox et des organisations telles que HSM pour ne citer qu’eux, ont vu grossir leurs rangs et il semblerait qu’ils ont bien l’intention de rester. Tu te demandes : Rester ? mais ont-ils jamais disparu ? Qu’est-ce que le fascisme ? Quelles sont ses fonctions et à qui profite-t-il ? Ce qu’on appelle de façon plurielle "fascisme" a toujours répondu à certains objectifs.
Ce genre de partis a toujours servi à défendre les intérêts des riches, car en plus de soutenir les thèses racistes, homophobes et autres idées écervelées, ils finissent toujours par défendre par-dessus tout, la patrie et l’unité de la nation. Qu’il s’agisse de l’Italie de Mussolini, de l’Allemagne d’Hitler ou de l’Espagne de Franco, tous ces autoritarismes avaient des caractéristiques et des objectifs semblables. Nous savons qu’aujourd’hui, comme lors de l’essor du fascisme dans les années 20, un parti politique a besoin de financements, c’est-à-dire d’argent pour sa propagande, pour passer dans les médias, pour son image... Aujourd’hui le phénomène des fascismes dont les campagnes avaient été financées par la bourgeoisie de divers pays ou de leur propre pays, la banque et les entreprises multinationales, est le même qu’au XX siècle.
A une époque agitée où les idées de justice sociale gagnaient la classe laborieuse, la bourgeoisie voyait chanceler ses affaires et un mode de vie fondé sur les arnaques et la répression. L’aspiration des ouvrières à s’approprier les ressources et les moyens de production faisait peur aux classes supérieures. C’est pourquoi la bourgeoisie a favorisé ou soutenu par tous les moyens possibles des partis et des organisations qui, d’une façon ou d’une autre, travailleraient pour et en faveur de leurs intérêts. Pour les États modernes à la démocratie de façade ,qui fleurissaient en Europe, il était impossible de tirer sur le peuple. S’ils voulaient apparaître comme libres et démocratiques, ils ne pouvaient utiliser la force pour réprimer, c’est logique. Aussi les grandes entreprises et leurs dirigeants, associés à la classe politique et à l’Église, ont-ils créé ou financé des groupes pour faire le travail sale.
Le fascisme a été historiquement l’instrument des puissants dans les périodes où ils craignaient un soulèvement social prolétaire. Cette stratégie du capital a toujours fonctionné au profit des mêmes sans qu’ils se salissent les mains.
Si nous parlons du fascisme espagnol et du soulèvement militaire de juillet 1936, nous trouverons Franco comme le plus haut représentant du mouvement qui prendra plus tard le nom spécifique de National-Catholicisme, mais Franco avait déjà toute une trajectoire militaire. Sous la République, une période dont beaucoup ont la nostalgie et se remémorent avec un bel enthousiasme, nous ne devons pas oublier qu’il y eut plusieurs tentatives de soulèvement des organisations ouvrières. La situation de misère et de distribution inégale des richesses s’est maintenue même sous la République, et face à cela le peuple n’a pas hésité pas à continuer à être organisé et à se réagir contre les injustices. Ces soulèvements et cette contestation furent brutalement réprimées par les forces de l’ordre qui défendaient et escortaient la bourgeoisie (police et armée). Notons par exemple que l’un des hauts gradés militaires envoyés par le Gouvernement de la République pour étouffer la révolution minière de 1934, l’une des plus connues, fut le général Franco. L’absence de roi n’allait bientôt plus être suffisante pour calmer les aspirations du peuple qui réclamait la justice sociale et qui voyait que les choses ne changeaient pas. Franco et ses amis militaires faisaient déjà le travail sale des riches pendant la République et avec son accord. De sorte qu’en juillet 36, les militaires avec le soutien de la bourgeoisie, la noblesse et l’Église se soulevèrent contre les travailleuses. C’est on ne peut plus clair : les pouvoirs de l’État contre les travailleuses. Buenaventura Durruti l’avait bien dit au début de la Guerre d’Espagne :"Quand la bourgeoisie voit que le pouvoir lui échappe, elle a recours au fascisme pour conserver ses privilèges". Il avait bien raison !
Le fascisme essaya d’en finir avec toute idéologie opposée à la sienne, en emprisonnant, en tuant et en envoyant en camp de concentration des millions de personnes pendant des années. Qui a encore la force et l’envie de parler de justice sociale et de révolution après avoir survécu aux camps de concentration ? Les camps, tout comme ils eurent la fonction d’extermination d’ethnies, de peuples ou de religions, ont aussi mené une extermination idéologique ; la persécution idéologique a eu lieu dans toute l’Europe. Toute idée égalitaire, révolutionnaire aurait désormais, à partir de la Seconde Guerre Mondiale, peu de force et le soutien de peu de gens, puisque la vague des autoritarismes qui avaient secoué l’Europe jusqu’en 1945, et fait un nettoyage idéologique, n’allaient pas laisser beaucoup de survivantes aux idées socialistes. Les bourgeois eux-mêmes qui avaient financé le fascisme et tiré profit de leurs réalisations (et aussi du négoce de la guerre), savaient bien qu’un peuple soumis à la guerre, à la mort, à la douleur et à la faim pendant des années perdaient l’envie de s’organiser. Une fausse démocratie serait à nouveau bien reçue en Europe après la victoire des Alliés sur les autoritarismes des forces dites de l’Axe.
A présent le pouvoir a intérêt à un essor de l’extrême-droite, patriote, et à une paranoïa collective déclenchant la haine envers les migrantes. Comme toujours, la population tombera dans le piège de la défense de la cause nationale et non de la cause sociale, laissant de côté des personnes de leur même condition sociale essayant de survivre dans ce monde de fous. Et c’est ainsi qu’ils continuent à baisser les salaires et à éliminer des droits durement acquis.
Aujourd’hui le fascisme a une fonction similaire. Nous ne sommes pas en train d’y résister comme au début du XX siècle mais ils continuent à se servir de cet outil contre des groupes qui s’organisent pour faire face au système. L’État essaye de mettre fin à tout mouvement essayant de s’organiser. Bien entendu, les nouveaux partis fascistes ne sont que des groupes financés pour essayer de nous enlever le peu de droits qui nous restent, comme toujours "pour le bien de la Nation et de toutes le citoyennes".
PAR : FAI. Federación Anarquista Ibérica
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