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par FAI. Federación Anarquista Ibérica le 15 février 2021

Contre la politique des

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Traduction Monica Jornet Groupe gaston Couté FA




CONTRE LA POLITIQUE DES "SAUVEURS"
Pour qui veut changer le monde, mais pour de vrai ; pas en réformant le capitalisme.
Septembre 2020.

A lire chaque lundi dans le Monde Libertaire en ligne.


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Conscients de la situation difficile de la population et de la mauvaise gestion des gouvernants, beaucoup de gens optent pour chercher à changer les choses. L’un des outils les plus utilisés et à la portée de nous autres travailleuses, c’est le vote. On va voter tous les quatre ans aux élections nationales, régionales, municipales ou européennes. Nous nous rendons aux urnes dans l’espoir et poussés par le besoin que les choses changent. Mais peut-on atteindre le moindre objectif depuis le Parlement ? Les seuls objectifs que l’on puisse atteindre par la voie électorale, ce sont des petites réformes au sein du capitalisme. On peut obtenir une hausse du SMIC, des aides sociales caritatives, un changement des bancs publics, un nouveau pavage des rues, etc. Mais jamais on ne pourra atteindre des objectifs susceptibles de mettre en péril leur planque en or. Si le parlementarisme était une voie utile pour un changement social, elle serait déclarée illégale. Le parlementarisme est une route barrée. Le but est de nous occuper, d’entretenir nos illusions et nos espoirs quand nous allons voter et que nous essayons de changer de gouvernement.

Après l’arrivée de la démocratie en Espagne, conjointement à la Constitution de 1978, c’est l’UCD (Union de Centro Democratico) qui s’est chargé de faire les premiers pas de la fausse transition du franquisme à la démocratie, puis ce sont le PP et le PSOE qui se sont relayés au pouvoir jusqu’à aujourd’hui. Plus de quarante ans de bipartisme, ce n’est bon pour personne (sauf pour eux-mêmes). Nous nous sommes adaptés à la globalisation, à l’Europe, à l’euro et à tous les ordres que nos politiques insignifiants nous donnent d’en haut, mais le PPSOE, qui nous balade depuis la dictature, commence à moins tenter beaucoup d’électrices. A part s’en mettre plein les poches et accéder à des postes privilégiés de l’échelle sociale, ils n’ont aucun autre intérêt. Ils n’en ont rien à faire si demain nous nous retrouvons à la rue, ils l’ont prouvé. C’est simple à comprendre, de même que le monde est vu comme un business, il y en a qui font de l’argent en vendant des illusions aux travailleur.e.s qui leur font confiance avec toute leur bonne volonté.

Le bipartisme et la passivité des partis politiques face aux problèmes qui affectaient la société après la crise, ont fait place à de nouveaux partis, de nouvelles coalitions de gauche comme de droite ou ouvertement capitalistes. Aujourd’hui, elles essayent de remplacer les vieux partis. Cela rappelle les premières décennies du siècle dernier quand le fascisme espagnol s’est développé avec l’idéologue Primo de Rivera et la gauche parlementaire avec Pablo Iglesias à la tête du PSOE, tandis qu’ils voulaient mettre fin au bipartisme de la période historique connue comme la Restauration. Curieusement, aujourd’hui, après le bipartisme, nous nous sommes retrouvés avec Albert Rivera comme chef de file de la nouvelle droite espagnole et le nouveau Pablo Iglesias de la nouvelle gauche parlementaire avec Podemos. La coïncidence des noms est pour le moins étrange même si elle est certainement fortuite. Les pièges du capital sont toujours les mêmes et tant que nous ne les analyserons pas nous tomberons dans les mêmes supercheries.

Au cours des dernières années nous avons vu que tous les partis de gauche qui ont remporté des mairies et des sièges de députés, se sont rapidement vendus aux intérêts des puissants ou, à tout le moins, ne sont pas en mesure de proposer des changements. Pour donner un exemple clair, le discours de départ de Podemos n’a rien à voir avec celui qu’il a ensuite construit, et son succès électoral n’a absolument pas profité à la population. Après qu’il ait été aux affaires dans des municipalités importantes, les expulsions, la brutalité policière, la misère, etc. sont toujours le lot quotidien des travailleuses. Ils sont l’exemple le plus clair de Gouvernement du changement pour que rien ne change.

Pour le marché et les pouvoirs, l’’important c’est que le système continue à fonctionner, peu importe la tendance idéologique du parti tant qu’il est aux ordres. Si un parti réussit à entrer dans les institutions et obtenir une représentation parlementaire importante, c’est que le système ne craint pas ses intentions. Les multinationales et le marché ne laissent personne les mettre en danger grimper les échelons dans le système. Tout député ou conseiller municipal recevra un bon salaire de l’État et deviendra ainsi son employé. Il est amusant d’entendre dire en hommage à un politicien de gauche : "une personnalité qui a consacré toute sa vie à la politique", alors que c’est une personne qui a passé sa vie à vivre de la politique (du peuple) sans rien obtenir de concret et sans mettre pour autant un terme à sa carrière. Ils sont rares ceux qui après avoir goûté aux institutions et constater leur inefficacité, abandonnent la voie parlementaire et se consacrent à la lutte organisée dans la rue, la plupart s’installent dans leur fauteuil et se consacrent à la perpétuation du système. Quiconque prétend avoir proposé des solutions depuis le Parlement, a menti au peuple.

La politique parlementaire suit une logique opposée à celle de la travailleuse. Si la travailleuse ne fait pas bien son travail, elle est renvoyée, mais le politicien qui ne remplit pas ses promesses est promu et peut continuer à exercer ses fonctions. C’est un double jeu, il fait bien son travail de tromper le peuple et il est récompensé par ceux qui réellement sont aux commandes.

Pour mener une campagne électorale, il faut avoir du capital et outre les exorbitantes sommes d’argent public qu’ils reçoivent pour leur promotion, les partis qui parviennent à être reconnus, sont ceux qui ont reçu des aides financières importantes de particuliers. Beaucoup vendent leur âme à quelque magnat pour briguer la présidence. En échange de l’investissement de cette personne fortunée, après avoir atteint quelque poste d’où il puisse influer sur la prise de décisions, il lui accordera des faveurs et lui ouvrira grand la porte pour faire des affaires et s’enrichir.

En résumé, la seule voie qu’on nous présente comme légale pour changer notre avenir, est frauduleuse.

Des années de mensonge ont fait que nous ne voyons pas plus loin. La seule option pour un réel changement, c’est l’auto-organisation. Ce n’est pas facile mais c’est bel et bien la seule issue. Nous devons laisser derrière nous la "politique des sauveurs". Nous devons comprendre que si nous voulons un changement, nous devrons y aller nous-mêmes, qu’il n’y a aucun messie ni aucune salvatrice qui viendra résoudre quoi que ce soit. Nous devons comprendre que la politique des partis et la démocratie représentative nous conduisent à la misère. C’est un jeu établi à leur mesure où il est impossible de rien changer. Même si un parti avait de bonnes intentions il se heurterait à des institutions difficiles d’accès et qui se retrouverait pieds et poings liés.

L’un des grands objectifs du capital a été la dépolitisation de la société et aussi des partis de gauche. Ces dernières années, les candidats à la présidence ne parlent même plus de politique, personne ne parle du type de société à créer ou de la direction à prendre. Aujourd’hui ils ne se soucient même plus de cela.

Au cours des dernières années, le sujet qui est revenu le plus souvent, a sans doute été la corruption, ce fléau apparaît comme une nouvelle pratique et nous scandalise toutes. La corruption a toujours existé, il s’agit surtout de savoir pourquoi on nous la montre tant maintenant. On nous dévoile la corruption des politiciens en vue. Mais nous savons bien que, quel que soit le parti au pouvoir, ce ne sont que marionnettes du capital et qu’en coulisses ce sont d’autres personnes qui nous gouvernent sans que nous puissions y mettre un visage ; nous devrions aussi nous inquiéter de ce que ces inconnus peuvent être en train de nous voler. Connaît-on les bénéfices de l’État ? Sait-on ce que représente toute la richesse économique générée par l’ensemble des travailleur.e.s ? La corruption visible que nous montre la télévision n’est que la partie émergée de l’iceberg. Après tous ces scandales télévisés, les gens se satisfont d’un gouvernement qui ne volerait pas, peu importe qu’il soit de gauche ou de droite et c’est là la victoire du système, qui une nouvelle fois fait en sorte que nous ne remettions pas en cause le capitalisme et l’exploitation. Les partis actuels gèrent le pays et ses entreprises, et ne font rien d’autre, ce sont de simples technocrates. Ils nous guident vers la société future qu’ils appellent de leurs vœux et où le seul mode de vie sera "travailler, consommer, mourir". L’esclavage est de plus en plus la règle face à l’insuffisance de la réponse sociale. Les révolutions appartiennent au passé pour nos parlementaires gauchisants. Ils ne se souviennent pas de leurs idéaux, ils ont enterré les luttes du passé.


PAR : FAI. Federación Anarquista Ibérica
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