Anti-capitalisme > L’alternative Pénicaud : la peste ou le choléra
Anti-capitalisme
par bérangère Rozez • le 7 juin 2020
L’alternative Pénicaud : la peste ou le choléra
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« Moi j’ai un appel aux entreprises. On va être dans une situation difficile économiquement. Donc il y a un risque sur l’emploi, mais il y a des alternatives. Je pense qu’il faut se serrer les coudes […] on peut aussi négocier des accords de performance collective » lance la ministre du Travail Muriel Pénicaud en direct sur la chaîne LCI, dimanche 31 mai 2020.
Les fameux « accords de performance collective »
Il s’agit d’un dispositif très généreux et favorable pour les entreprises, légitimé par les ordonnances réformant le Code du travail en 2017, mais – pour ne pas changer – pressurisant et défavorable pour les travailleurs. Dès lors en effet qu’un accord de performance est signé, ses dispositions – pouvant porter sur le temps de travail, l’organisation, la mobilité ou la rémunération – remplacent celles inscrites dans le contrat de travail, même si elles se trouvent en contradiction avec le Code du travail… Des dispositions annoncées comme temporaires mais qui pourraient durer 5 ans – la durée par défaut d’un accord.
Et la ministre du Travail de poursuivre : « Plutôt qu’il y en ait 20 % qui perdent leur emploi, on va pendant quelque temps baisser le temps de travail et donc la rémunération, donc il y a des solutions, il y a des alternatives ».
Des accords ou des injonctions à la performance ?
Tout devient possible pour les employeurs dans une cynique légitimité : baisser les rémunérations, accroître la durée du temps de travail sans compensation, supprimer les primes, geler les augmentations… La liste est longue, puisque tout devient faisable avec ce dispositif totalement « décomplexé » : un employeur suzerain et des employé.e.s sous le joug, pouvant être sanctionné.e.s par licenciement en cas de refus du présumé accord. Des travailleuses et des travailleurs bon petits soldats que la ministre du Travail enjoint à « oser ressortir » et à « oser consommer », à dépenser leur argent afin de favoriser la reprise économique. « Les Français ont économisé et mis en épargne 60 milliards d’euros pendant la période de confinement. Cet argent, c’est bien aussi qu’il recircule, parce que c’est ce qui va faire repartir le commerce, l’industrie, ça aidera beaucoup à la reprise d’activité ».
La consommation abusive et délirante, le graal du capitalisme au même titre que la rentabilité sans limite.
On l’aurait presque cru…
Comment ne pas se rappeler cette phrase du chef de l’État, ce grand humaniste, dans un de ces fameux discours lénifiants : « Il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour ».
Un discours déjà porté aux oubliettes pour les salarié.e.s qui subiront « à l’insu de leur plein gré » une diminution de leur salaire « grâce » à ces fameux accords de performance collective ; des salarié.e.s à qui il pourrait être imposé de travailler jusque 60 heures hebdomadaires, tel que le permet une des ordonnances prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire au mois de mars dernier…
Quant à « interroger le modèle de développement », nul doute qu’il est actuellement vraiment questionné avec l’incitation ubuesque à la consommation de Madame Pénicaud… Une injonction très ambivalente – une de plus – au moment où certains citoyens risquent de voir leurs salaires et leurs revenus baisser si un accord de performance collective est signé au sein de leur entreprise.
Une nouvelle fois, la DRH gouvernementale jupitérienne fixe ses priorités sans aucune discussion avec les partenaires sociaux, faisant fi du « peuple ». Et de l’appauvrir davantage.
Travailler plus pour gagner moins ou se faire licencier, tout en en consommant davantage. Il est beau le monde d’après en Macronie…
Bérangère ROZEZ
Les fameux « accords de performance collective »
Il s’agit d’un dispositif très généreux et favorable pour les entreprises, légitimé par les ordonnances réformant le Code du travail en 2017, mais – pour ne pas changer – pressurisant et défavorable pour les travailleurs. Dès lors en effet qu’un accord de performance est signé, ses dispositions – pouvant porter sur le temps de travail, l’organisation, la mobilité ou la rémunération – remplacent celles inscrites dans le contrat de travail, même si elles se trouvent en contradiction avec le Code du travail… Des dispositions annoncées comme temporaires mais qui pourraient durer 5 ans – la durée par défaut d’un accord.
Et la ministre du Travail de poursuivre : « Plutôt qu’il y en ait 20 % qui perdent leur emploi, on va pendant quelque temps baisser le temps de travail et donc la rémunération, donc il y a des solutions, il y a des alternatives ».
Des accords ou des injonctions à la performance ?
Tout devient possible pour les employeurs dans une cynique légitimité : baisser les rémunérations, accroître la durée du temps de travail sans compensation, supprimer les primes, geler les augmentations… La liste est longue, puisque tout devient faisable avec ce dispositif totalement « décomplexé » : un employeur suzerain et des employé.e.s sous le joug, pouvant être sanctionné.e.s par licenciement en cas de refus du présumé accord. Des travailleuses et des travailleurs bon petits soldats que la ministre du Travail enjoint à « oser ressortir » et à « oser consommer », à dépenser leur argent afin de favoriser la reprise économique. « Les Français ont économisé et mis en épargne 60 milliards d’euros pendant la période de confinement. Cet argent, c’est bien aussi qu’il recircule, parce que c’est ce qui va faire repartir le commerce, l’industrie, ça aidera beaucoup à la reprise d’activité ».
La consommation abusive et délirante, le graal du capitalisme au même titre que la rentabilité sans limite.
On l’aurait presque cru…
Comment ne pas se rappeler cette phrase du chef de l’État, ce grand humaniste, dans un de ces fameux discours lénifiants : « Il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour ».
Un discours déjà porté aux oubliettes pour les salarié.e.s qui subiront « à l’insu de leur plein gré » une diminution de leur salaire « grâce » à ces fameux accords de performance collective ; des salarié.e.s à qui il pourrait être imposé de travailler jusque 60 heures hebdomadaires, tel que le permet une des ordonnances prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire au mois de mars dernier…
Quant à « interroger le modèle de développement », nul doute qu’il est actuellement vraiment questionné avec l’incitation ubuesque à la consommation de Madame Pénicaud… Une injonction très ambivalente – une de plus – au moment où certains citoyens risquent de voir leurs salaires et leurs revenus baisser si un accord de performance collective est signé au sein de leur entreprise.
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