L’Etat dans tous ses états
Ne maîtrisant aucune langue morte
Il serait mensonger pour moi d’écrire
Que j’en perds totalement mon latin.
Pourtant je n’y comprends plus rien
Et je vous prierais de ne pas en rire
Car le sujet spécialement m’importe.

On m’avait enseigné la tripartition
Et donc l’existence d’un Tiers-Etat
Au côté de la noblesse et du clergé.
Mais dans tous les journaux télés
C’est une « solution à deux Etats »
Que posent des hommes en veston.

Moi qui réfléchis de préférence
Avec mes deux pieds en dedans
Je nage dans un océan d’abîmes.
Les particuliers habitant Nîmes
Sont-ils concernés soudainement
Par une bipartition de la France ?
Tiers-Etats d’un côté du manche
Deux Etats pour le camp d’en face
Etat unique pour d’autres encore.

Il y a des tombereaux de morts
Et chacun revendique sa place
Souchon : Putain, ça penche !
Et au nom de ce un, deux, trois
Les gens s’égorgent, s’étripent
Le sang coule dans les ruisseaux.
Et ça trouble la couleur de l’eau
Les poissons prenant en grippe
Les hommes et leur quant à soi.

Dans un monde sans frontière
De fait condamné à disparaître
L’Etat n’est plus un problème.
Ici ou là, à Gaza ou Jérusalem
Il n’y aurait ni dieu ni maître
Nul besoin de garde-barrière.
Idées d’un homme candide
D’un imbécile un peu naïf
Soufflera-t-on avec morgue.

Mais à propos de morgue
Mon schéma est alternatif
A ces guerres fratricides.

Céd.