C’est entre Gaulois…

« Rien qu’à les regardant travailler
Je transpirais à grosses gouttes.
Ils étalaient par quarante degrés
Le goudron au milieu de la route.
Moi, une glacière sous le fessier
Je mangeais un pâté en croûte.
Une bière fraîche pour m’hydrater
Avant le nécessaire verre de goutte.
Ils trimaient sous un soleil de plomb
Titubaient sous l’écrasante chaleur.
Cela leur rappellerait ainsi le Gabon
Son climat, sa canicule et sa moiteur.
Un cadre du parti dit qu’il est bon
Que leur dépaysement soit mineur.
Il faut les mettre dans les conditions
Pour que leur vie ici soit une horreur.
Il faut user d’eux sans vergogne
Pour qu’ils ne prennent pas racine.
Si la France est un pays d’ivrognes
C’est entre Gaulois qu’on chopine.
Tu te dis que j’ai une sale trogne
Que je suis raciste comme Marine.
Je me fous d’être une charogne
Si je peux échapper à la mine. »

***

Me sont restés en travers de la gorge
Le pastis et l’insanité des propos.
Souvenir de l’invitation de Georges
M’accueillant à l’heure de l’apéro.
Le fiel dont ces hommes regorgent
Les prédispose à devenir des kapos.
C’est au feu de cette ignoble forge
Que se façonnent les pires fachos.

Céd.