A u dîner annuel des anciens combattants
Le doyen d’âge fixa pour objectif
De conserver un état d’esprit constructif
Et la confiance aux gouvernements.

On perçut bien quelques trépignements
Parmi les décatis les plus proactifs
Ces vaillants caporaux devenus chétifs
Ces va-t-en-guerre irréductiblement.

Ils maudissaient les belligérants
Grommelant contre ces chiffes
Menaçant de reprendre du service actif
Crachant leur bile et leurs dernières dents.

Par bonheur le virus accéléra le mouvement
Et la guerre devint le principal objectif
Du grand chef zélé de l’exécutif
Ce fut l’époque dite du confinement.

Leur rêve fut exaucé manifestement
Nul besoin le soir de sédatif
Leur existence n’était plus sur courant alternatif
Ils crurent alors à un regain d’allant.

Mais dans les manuels d’histoire et les romans
A Uzès, Sarlat ou bien Villejuif
Tout le monde est très affirmatif
Sur les effets de ce bouleversement.

Rapidement dégagés de tout tourment
Et emportés par un mal intensif
Les sanguinaires et les supplétifs
Laissèrent orphelins leurs descendants.

« Qu’on se cogne encore aux Allemands
Ressassaient-ils à l’heure de l’apéritif
Qu’on rejoue la partie contre les rosbifs
C’est la seule voie du relèvement ».

L’antienne avait fatigué bien longtemps
Le procédé était devenu parfaitement vomitif
Mais le coup de pouce d’un virus décisif
Avait libéré de ces nostalgiques du régiment.

Céd