Semer le trouble

C’est la rentrée des crasses
A chaque fois ça nous glace.
On se promet courant juillet
Qu’on n’y retournera jamais.
On est si bien dans le jardin
Un livre et un verre à la main.
Mais arrivent les factures
Et on en oublie la lecture.
Alors on se fait violence
Faut bien gagner sa pitance.
On met le bleu de chauffe
C’est ça la vie, non ? Sauf…

Sauf…

…Si l’on prenait les choses
De telle sorte que l’on ose…
…Faire un joli bras d’honneur
Aux oiseaux de malheur…
...Et rire au nez des patrons
Les laisser comme des cons…
…Et se dire entre quatre yeux
Qu’on n’a pas besoin d’eux…
…Et s’organiser autrement
Peut-être même sans argent…
…Et ainsi semer le trouble...

Parmi…

Les manias du dollar américain ou de Singapour
Les collectionneurs maladifs d’euros
Les spéculateurs qui misent la vie des autres sur le yen
Les derviches qui font la danse du ventre devant une liasse de dinars
Les vendeurs de pères et mères pour une couronne islandaise
Les groupies de la roupie
Les promoteurs qui font miroiter cent shilling aux pauvres qui acceptent
de s’entretuer sur le ring
Les gardiens de la révolution qui paient rial sur ongle les assassins
de femmes iraniennes
Les danseurs de peso
Les riches en franc suisse qui exploitent les pauvres en franc CFA
Les oligarques et les apparatchiks riches à millions de rouble.

Céd.