Demain on rase gratis
Promit un barbier
De Séville franco-suisse
A tous les dé-confinés.
Soucieux de leur pilosité
Ils eurent foi en La Palice
Et prirent pour vérité incarnée
Une fraude à la puissance dix.

***
Contraint par arrêté
De stopper sa praxis
De talentueux préposé
Aux poils et à l’artifice
Il fit mander un fils
Au caractère bien trempé
Un vrai sac à malice
Soudé en fer forgé.

« Donne-moi une idée
Qui amadoue la police
Nous garde des privés
Et endorme la justice »
Enjoignit-il en coulisse
A son rejeton zélé
Recéleur de calices
Et voleurs de bénitiers.

« Ne surtout pas transiger
Ni céder aux caprices
Des habituels usagers
Du salon et de ses offices »
Répondit-il complice
Ajoutant pour crâner
En se grattant l’entrecuisse :
« Il faut les suriner ».

Le père trouva son puîné
Prompt à user de l’éclisse
Ou de potions aromatisées
Héritées du temps jadis
Pour tuer l’avarice
Et les avaricieux-nés
Sans qu’au fond le supplice
Ne soit pleinement justifié.

« Sans l’avoir boulangé
Vendre du pain bis
Parfois du pain complet
Pour le jour de l’Armistice
Evite les varices
Les fatigues surannées
Et une vie de sacrifice »
Intervint alors le fils cadet.

Apparut plus appropriée
La filouterie sans préjudice
Que des clients détroussés
Promis au dieu Anubis.
N’en déplaise à Thémis
Il n’y a rien à objecter
A ce plaisir, ce pur délice
Se jouer de la crédulité.

***
On doit donc au petit dernier
Echalas à tête d’ibis
La réclame proverbialisée
Numéro un au box-office.
Et depuis les confins de la Galice
On se presse sans discontinuer
Dans l’espoir de se faire raser
Demain par l’homme duplice.