Météo syndicale

mis en ligne le 23 avril 2015
Ben, alors... avec le beau temps, le monde nouveau est-il en marche ? En tout cas, pas à la Bourse du travail au 3, rue du Château-d'Eau à Paris le mercredi 15 avril dernier. Un colloque-discussion y était coorganisé par l'UD CGT de Paris et le journal L'Humanité (et l'autonomie syndicale ?) autour des 120 ans de la CGT. La salle était bien vide, ou presque. Dans l'entre-deux-guerres, sans revenir au début du siècle dernier (quand cette salle s'appelait encore Fernand-Pelloutier), il est à parier qu'elle était souvent comble ! Bon, revenons à nos moutons : le directeur de l'ancien journal de Jaurès, une représentante de la CGT, une sociologue, un universitaire pour tresser des lauriers au premier syndicat de France. Disons-le, la camarade de la confédération (Maryse Dumas, pour ne pas la nommer) a rempli son rôle, insistant sur le fédéralisme qui imprègne la CGT depuis ses origines. Cela a, bien sûr, fait sourire celles et ceux qui militaient syndicalement il y a encore quelques dizaines d'années, mais... du passé douloureux faisons table rase ? Rien de bien transcendant, le représentant de L'Humanité rappelant que Jaurès disait à l'envie qu'avec le syndicalisme il y avait toujours le socialisme. On dira que le camarade assassiné rue du Croissant était un adversaire politique d'un autre niveau que les guédistes.
Sinon, ce qui agite plus les couloirs à Montreuil, c'est le pardon accordé à Lepaon par Martinez 1. Tout aurait été fait (bureau, salle de bains et les autres travaux à Vincennes) à l'insu de l'intéressé ! Pourquoi la démission, alors ? « Cette négligence individuelle et collective a introduit le doute parmi les syndiqués de la CGT sur la probité de ses dirigeants et sur la bonne gestion de leurs cotisations. Elle a été préjudiciable en premier lieu pour la personne du secrétaire général et pour toute la CGT. Son image auprès des salariés a été salie. Les travaux ont été réalisés en dehors de la responsabilité du secrétaire général, qui n'a notamment pas eu connaissance des devis et a découvert les travaux une fois ceux-ci achevés », a déclaré Martinez devant la direction élargie de la centrale. On attendra un meilleur éclairage pour nos lanternes.
L'intéressé a immédiatement réagi : « La vérité éclate enfin. Je retrouve mon honneur, ma dignité, le fruit de mes engagements. » Et sa place à Moulinex ?
Du côté de Force ouvrière : « Diminuer les exonérations de cotisations patronales dans les branches où les minima conventionnels sont inférieurs au smic, négocier les relations donneurs d'ordre/sous-traitants, remailler le territoire avec le service public, réorienter les aides aux entreprises en les ciblant et en les conditionnant font partie des revendications déposées. Pour Force ouvrière, il n'est pas question de rentrer dans un chapelet de manifestations ou de journées d'action. » On verra bien !
Sinon, de nombreux plans de licenciements s'annonce dans le paysage. Pour exemple les organisations syndicales d'Intermarché craignent à terme une casse de 4 000 à 5 000 emplois. La CGT estime, de son côté, qu'entre 2003 et 2013 les effectifs de la logistique Intermarché ont déjà diminué d'environ 1 500 personnes. Encore du pain sur la planche !



1. Pour la petite histoire, dans le numéro spécial consacré aux 120 ans de la CGT on mentionne pas mal de secrétaires (même Jouhaux !), mais pas Lepaon. Montreuil monde cruel !