C’est ainsi que George Orwell, dans 1984, invite à imaginer l’avenir. Cette botte, pour l’instant, on en est au stade du cirage, pour la rendre acceptable…
La guerre est à nos portes, armons-nous et partez ! C’est un peu ce qu’on entend sur les médias capitalistes à longueur de temps. Dans un monde bouleversé par la troupe de présidents-dictateurs qui jouent à loup touche-touche, les discours changent, et vite. Ces tyrans sont même parfois présentés en modèles de réussite dans les colonnes de journaux d’extrême centre, qui envient leur poigne de fer débarrassée pour de bon du gant de velours que demeurait, jusqu’ici, la démocratie représentative.

Dans une telle optique, l’armée, c’est pratique. C’est un vivier de prolos obéissants, commandés par des bourgeois, qui sert à plein de choses. Dans l’Hexagone, on ne les envoie plus flinguer les grévistes comme au XIXe, mais on peut les déployer dans nos anciennes colonies devenues collectivités spéciales ou pays indépendants afin de faire prévaloir les décisions des relais de com’ du patronat qui nous gouvernent.

Anatole France (avec un blaze pareil, difficile de l’accuser de traîtrise, non ?) parlait de l’armée comme de « l’école du crime » et il disait aussi « on croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels ». Ça n’a jamais été aussi vrai.

Dorénavant, les pubs, les vidéos Tik Tok, les projets de service militaire réinventé, les bidasses en opération séduction dans les écoles, ça permet de rendre tendance l’ordre, la patrie, l’obéissance. Avec à l’arrivée, un pays qui se tient sage. À présent, le pacifisme, pour les télés des milliardaires, c’est un truc de boomers babas cool.

Auraient-ils ringardisé la paix ?

C’est une urgence, pour nous, anarchistes, de rappeler que l’armée est une institution dont le but est de faire s’entre-tuer des travailleurs pour servir des intérêts privés. Il nous faut réaffirmer que c’est le dernier rempart de la bourgeoisie contre les soulèvements sociaux et les aspirations populaires. Que les rêves humides de monde kaki de la bourgeoisie sont à l’opposé de ce que les anarchistes prônent pour l’émancipation des femmes et des hommes, avec au contraire, l’obéissance aveugle pour habitude, la soumission pour éthique et l’aliénation pour cadre de vie.

Tout ça ne peut produire qu’une planète ravagée par la faucheuse, mais calibrée sur mesure au service des puissants.

L’armée, bourreau du peuple, de tout temps, en tout lieu !