Les expériences de cette journée « Bloquons tout » sont sans doute aussi nombreuses que les lieux et les actions qui ont été tentées. Autour de la capitale, tôt le matin, il y a eu des tentatives de bloquer le périphérique et ses accès, mais les forces du désordre veillent sur ces vastes espaces. Mais bien sûr, cela se passait aussi à l’extérieur de Paris, dans tous les départements de la petite et grande ceinture, là où on se la serre, la ceinture.

À l’initiative de deux compagnons, Radio Libertaire avait ouvert son antenne à des témoignages diffusés en direct. On a ainsi pu prendre des nouvelles de Rennes, de l’Essonne, de Boulogne… Et recevoir des messages d’encouragements de ceux qui ne pouvaient participer, mais étaient heureux d’être informés. Expérience à renouveler.

Dans Paris, des regroupements, programmés ou spontanés, se sont tenus un peu partout dans la capitale. Assez vite, la répression s’organisait pour encercler les lieux de rassemblement. Sans trop attendre, des cortèges sauvages quittaient la place pour se diriger vers un lieu plus accueillant.
L’idée du blocage de l’économie par la non-consommation semblait une idée assez lointaine. Occuper la rue, écouter de la musique, s’assoir par terre au milieu du boulevard, comme dans la chanson de Souchon...

Petit florilège des messages et des pancartes croisées au hasard des déambulations :

13h Place de la République - Quelques milliers de personnes très jeunes :
- « Ceux qui refusent de regarder la réalité appellent leur propre destructions tout simplement - James Baldwin»
- « La mesure en amour est d’aimer sans mesure »
- « Taxer les riches »
- « Pour les isolées, abandonnées, martyrisées, opprimées... On ne veut plus »
- « Sex is cool, but have you ever fucked the System »
- « Free free Palestine »

14h30 Place du Châtelet - 10.000 personnes autour de la place. Toujours très jeune, lycéens et étudiants.
- « De l’argent pour les fonctionnaires, pas pour les actionnaires, ni pour la guerre »
- « Pour une université publique gratuite et ouverte à toustes, contre la sélection et la précarité »
- « Taxer les riches, tracer les flics »
- « Bye-bye Bayrou, n’oublie pas Bétharam »

16h00 Place des Fêtes dans le XXe arrondissement. Le plus beau, c’était là, dans ce qui reste un des tout dernier quartier authentiquement populaires de Paris. Plus de 10.000 personnes.
Musique festive et remuante. Les prises de paroles se sont perdues dans le brouhaha d’une foule très jeune, multiple et joyeuse, sans doute plus politisée. La foule reprend en chœur « Free free Palestine ». Hélas la pluie est arrivée.