Tout d’abord un peu d’histoire : le 20 août 1940 la France de Vichy envoyait un premier train de déportés vers l’Allemagne nazie. Il s’agissait de républicains espagnols considérés comme ennemis du Reich puisque « Rouges ». Peu à peu quelques 7 300 de ces républicains espagnols seront internés aux camps de Mauthausen et Gusen en Autriche. Sévices, tortures et chambres à gaz firent que seulement 2 000 d’entre eux sortirent vivants de cet enfer quand les camps furent délivrés par les forces alliées le 5 mai 1945.
C’était il y a 80 ans et cette année, la commémoration de cette libération a pris une tournure pour le moins incongrue. Malgré la demande de l’Association pour la récupération historique qui « exhortait le couple royal espagnol à ne pas être présent à cette cérémonie », Felipe VI, sa femme Letizia et quelques représentants du gouvernement socialiste espagnol étaient quand même là pour représenter l’Espagne. Spectacle quelque peu surréaliste montrant un roi accueilli aux cris de « Vive la République » et « L’Espagne demain sera républicaine », et entouré des drapeaux de la République espagnole.

Le monarque s’est fendu de la déclaration suivante : « Nous nous souvenons de manière particulière des milliers de républicains espagnols qui ont lutté contre le nazisme et pour la liberté ». Bien ; il aurait pu ajouter qu’ils avaient lutté aussi auparavant contre Franco, celui-là même qui avant sa mort avait mis en place le processus visant à rétablir la monarchie en Espagne. Alors la présence de Felipe VI, opération de com, récupération politique ? Les deux évidemment ; et pendant ce temps-là l’extrême-droite ressort ses crocs Outre-Pyrénées pour s’en prendre encore et toujours à tout ce qui est « Rouge ».
L’abdication du roi ? Ce n’est pas vraiment au programme. Pas encore.

Ramón (groupe Salvador Seguí)