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par Julien Caldironi - CRML le 1 mars 2025

ÉDITO DU ML N°1870

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Mauvaises brises

Le monde change, le vent tourne, les paroles se libèrent, mais le vent, on le voit avec les girouettes, ça change parfois de direction. Les récentes élections américaines nous ont montré, s’il en était besoin, que rien n’est jamais acquis et que toutes les conquêtes sociales doivent se défendre. Constamment. Et surtout celles des féministes. À l’ère de #Metoo, alors qu’en France, le droit à l’IVG vient d’être constitutionnalisé, il reste encore de sacrés angles morts en ce qui concerne la condition féminine, les droits de plus de la moitié de l’humanité. Et les avancées conquises de haute lutte sont menacées.

Dans plein d’endroits de notre planète, des filles sont privées d’école, des femmes sont interdites de parler, de chanter, de marcher dans la rue. Par chez nous, une meurt sous les coups de son assassin de conjoint tous les trois jours. Dans les transports en commun, toutes ont eu affaire à un tripoteur pervers ou ont eu à faire face à des réflexions sexistes dans la rue. Tellement moins payées que leurs homologues masculins à travail égal... L’inventaire à la Prévert pourrait occuper tout le mensuel qu’on n’en aurait pas fini d’énoncer les crimes et les inégalités subis par les femmes, nos compagnes, épouses, filles, mères, amies, collègues...

C’est endémique, systémique et il va falloir plus d’un jour par an pour éradiquer ces saloperies. Le capitalisme, qui promet de tout gérer comme un « bon père de famille », on le sait, est intrinsèquement patriarcal. Construit sur des rapports de force inégalitaires, ça lui convient, le sexisme, il s’en nourrit, s’en renforce.

« And how many times can a man turn his head / And pretend that he just doesn’t see ? » (et combien de fois un homme peut-il tourner la tête / Et faire semblant de ne pas voir ?) chantait Bob Dylan dans Blowin’ in the Wind. Alors, quoi, les gars ? On continue d’attendre, de tergiverser, de relativiser, de jouer aux alliés du dimanche tant que ça ne remet rien en cause ou presque ? Ou bien, enfin, on cesse de cacher les oppressions sous le tapis du doute ou de l’euphémisation... Et on écoute, on aide, on croit. On soutient, on s’observe, on s’éduque...

Il faut attaquer frontalement le sexisme, ne lui laisser aucun répit où qu’il soit, femmes, hommes, non binaires, nous avons tous et toutes du boulot pour que viennent les temps qui changent.



PAR : Julien Caldironi - CRML
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