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Histoire

par Raoul • le 9 février 2025
Il y a 50 ans ...
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Le 20 décembre 1975, mourrait dans son lit, Francisco Franco, Caudillo d’Espagne après 36 ans d’une féroce dictature.
Le bilan de ce régime totalitaire, mérite quelques rappels. Après le coup d’Etat de 1936, Franco et quelques généraux déclenchent une guerre civile contre la république espagnole et son gouvernement de Frente Popular, guerre qui génèrera 1 million de morts et 500 000 exilés. La répression qui s’ensuivit, fut à la hauteur de la barbarie des vainqueurs : des dizaines de milliers de fusillés, l’emprisonnement de 200 000 républicains dans plus de 100 camps de concentration. Sans oublier une collaboration active avec le fascisme italien et le nazisme allemand jusqu’à soutenir que 7 200 exilés de toutes tendances soient déportés à Mauthausen, dont seulement 2 000 reviendront.
La guerre froide et la lâcheté des gouvernements alliés permettront le maintien de ce régime criminel qui, jusqu’à la dernière minute, exécutera ses opposants notamment Salvador Puch Antich et son compagnon (1974) , ainsi que des nationalistes basques (1975). Quelques jours après le décès du Caudillo, Joan Carlos1 er est intronisé par les Cortes Franquistes comme roi d’Espagne, celui-ci jurant fidélité aux principes du Movimiento, c’est à dire la Phalange.
L’après franquisme
L’après franquisme a été une suite de renoncements des partis politiques en exil. Suite aux élections dites libres de 1977, le président du gouvernement Adolfo Suarez , ancien secrétaire général du Movimiento , fait voter une loi d’amnistie .Celle-ci efface les crimes franquistes et les soit-disantes exactions des Républicains. Le pacte de la Moncloa de 1978 ainsi que le référendum sur la constitution espagnole de la même année, légalisant le trône du Bourbon, parachèvent la renonciation des organisations de l’exil, sauf la CNT et l’ERC (parti catalaniste).
A aucun moment, la monarchie espagnole n’a émis de regret, d’excuse pour sa complicité avec son parrain Franco, comme si la dictature n’était qu’une page blanche dans l’histoire du pays. Il a fallu attendre 2019 pour que le gouvernement socialiste de Sanchez décide l’exhumation du dictateur ainsi que celle de José Antonio Primo de Rivera, fondateur de la Phalange de ce honteux monument du Valle de Los Caïdos , outrage aux défenseurs du Frente Popular.
Un mouvement anarchiste toujours présent
Quant au mouvement anarchiste renaissant, après les Journées libertaires internationales de 1977 qui rassemblèrent à Montjuich (Barcelone) 600 000 manifestants sous les acclamations de Frédérica Montseny, il fut très vite attaqué par le gouvernement.
Le nouveau régime inquiet de ce retour organisa une provocation au théâtre de la Scala (Barcelone) l’année suivante suite à une manifestation contre le pacte de la Moncloa, faisant porter la responsabilité de cet incendie à la CNT.
Cette accusation créa une confusion dans le mouvement et le pays. Le congrès de la CNT à Madrid en 1979 déboucha sur une scission entre la direction et un secteur possibiliste.
Cela donnera naissance à une CNT maintenue (50 000 adhérents ), une CGT (100 000 adhérents ) et en 1990 à la SOC (10 000 adhérents ).
Malgré tout, le mouvement anarchiste espagnol reste présent et vivace. Il est toujours une référence solide pour l’anarchisme international. Quoiqu’éparpillé l’anarchisme espagnol n’en est pas moins un courant influent dans le pays, surtout en Catalogne.
Raoul
Groupe Commune de Paris
PAR : Raoul
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1 |
le 10 février 2025 12:13:44 par Floréal |
La fondation de la SOC ( par un prêtre ! ) date de 1976 et non de 1990. Par ailleurs, la scission au sein de la CNT au congrès de Madrid en 1979 ( j’y étais ) n’a pas eu lieu entre "la direction" et un secteur possibiliste, mais entre deux courants opposés principalement sur la question des élections syndicales. Avant de s’appeler CGT, la tendance favorable à ces élections s’est appelée CNT-rénovée ou CNT-congrès de Valence. C’est en 1989 qu’elle a pris le nom de CGT.