Nous apprenons avec une grande tristesse le décès de notre camarade Corinne Rousseau , survenu à la suite d’une mauvaise chute.

Corinne était une militante extraordinaire, qui durant de longues années a donné le meilleur d’elle-même au sein des œuvres de la Fédération Anarchiste.
Beaucoup d’entre nous ont en mémoire son dynamisme, son engagement et sa bonne humeur constante. Elle laisse à la Fédération Anarchiste ces quelques souvenirs, forcément incomplets, qui la garderont dans nos cœurs.

Corinne et le groupe Fresnes-Antony
Corinne avait rejoint le groupe Fresnes-Antony de la Fédération Anarchiste alors qu’elle était lycéenne à Antony. Sa mère était tellement opposée à ce qu’elle rejoigne la FA qu’elle est venue, déterminée à récupérer sa fille un soir, lors d’une de nos réunions hebdomadaires du groupe à la MJC de Fresnes.
Corinne n’a pas plié et est restée toujours aux côtés du groupe. Elle présentait du dynamisme dans une relative discrétion et se montrait toujours disposée à être besogneuse. Le groupe misait alors sur une force très naturelle d’engagement solide qu’il serait temps de retrouver.
Le bonheur est dans les moments, dans des époques où l’on entraîne dans un élan commun des individus dans notre lutte partagée.

Corinne et l’imprimerie fédérale
Nous n’oublions pas son implication comme permanente à l’imprimerie Athénée avec Roland.

Tenir les délais et pallier aux défaillances de telle ou telle machine n’était pas mince affaire. Nos deux permanents ne comptaient pas leur temps et souvent, le soir, au moment de faire le point sur le programme du lendemain, les réparations à faire, on les trouvait pétillants d’énergie après avoir surmonté tous les aléas de la journée, les mains dans le cambouis. Fatigués, mais résolus par-dessus tout. Corinne n’était jamais à court d’idée. Avec elle, nous ne risquions pas de sombrer dans le défaitisme. Toujours rayonnante d’optimisme, elle irradiait l’équipe de sa gaieté comme de son efficacité.
Finalement, l’organisation décida de se séparer de l’imprimerie fin des années 80. C’était un crève-cœur pour toute l’équipe et un moment difficile pour Corinne.

Corinne au journal et au théâtre !
Nous nous souvenons aussi de Corinne, autant dans les réunions, que dans les manifs (et il y en avait !) au cours desquelles avec d’autres, elle distribuait le Monde libertaire. Mais aussi comme permanente, tant pour le Monde libertaire qu’à notre imprimerie, L’Athénée. Elle était là lors du dépôt des articles qu’Hélène rédigeait ou mettait en forme pour le groupe Pierre Besnard, en vue du livre Mai 68 par eux-mêmes, paru aux Éditions du Monde libertaire en janvier 1989.

Corinne était aussi active au TLP, Théâtre libertaire de Paris, auprès d’Hervé Trinquier où elle tenait le poste de caissière : c’était le temps où les Galas de soutien à Radio libertaire et à la Fédération anarchiste étaient fréquents et nous permettaient de découvrir des artistes de la chanson française ou d’en rencontrer des plus connu·es. Après 1992, elle a occupé des emplois de caissière dans divers théâtres en fonction des besoins.

Corinne, plutôt discrète, était très présente et efficace. De femmes, dans le mouvement libertaire, il y en avait peu et il y en a toujours peu, entre 25 et 30 % : bien sûr, on peut se souvenir plus facilement des grandes gueules, mais Corinne ne se faisait pas remarquer de cette façon, elle faisait ! Et cela se voyait !

Oui Corinne faisait, et cela se voyait !

Jean-Louis Laredo (Ind. Corse, Ex groupe Fresnes Antony)
Hélène Hernandez (Groupe Pierre Besnard)
Philippe Pouchat (Ind 14, ex imprimerie Athénée)