Dans un sale État > Brève de rue, « ça ne peut pas marcher, il faut des chefs »
Dans un sale État
par Elefthéria • le 29 octobre 2023
Brève de rue, « ça ne peut pas marcher, il faut des chefs »
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Les faits
Comme il existe des ‘’ Brèves de comptoirs’‘, il existe aussi, de brefs propos que l’on entend, de brèves conversations que l’on peut avoir, dans la rue. Comme cela vous est peut-être arrivé d’entendre, voire de participer.
Je plante le décor et les protagonistes de cette brève.
Une bouche de métro, des compagnons et ma pomme. Nous vendons Le Monde Libertaire.
Puis…soudainement, une dame nous aborde et commence à nous parler.
‘’ Ça, ne peut pas marcher votre truc, ce serait tout de suite la loi du plus fort, et comment organiser cela au niveau mondial ?’’ Un compagnon à côté de moi entame une réponse ‘’ Au niveau mondial, le fédéralisme libertaire peut organiser au niveau local et global la société, l’autogestion locale aussi ‘’.
Voyant l’incrédulité, de la dame, qui au passage n’était pas agressive, plutôt ouverte, disons au prime abord, au dialogue. Et d’un seul coup me jaillit des paroles ‘’ Bah on a déjà des chefs et depuis des millénaires, mais on a des guerres, de la pauvreté, des oppressions, des massacres, du sexisme….’’
Je n’ai pas eu le temps de finir ma liste qui aurait pu être fort longue, des méfaits dûs à toute hiérarchie que…cette dame me coupe ‘’ Tsss, on ne peut pas parler avec vous ‘’.
Elle part se faire avaler par la bouche du métro.
Cogitations constructives
Fin de la brève et début de mes cogitations.
Je ne connais rien de plus de cette dame, je ne suis pas comment elle s’est forgé cette vision de la gestion de la société, du monde. Était-elle d’une classe à l’abri des dominations ? Des soucis des fins de mois difficiles ou bien l’inverse, une vie difficile, victime d’oppressions ? Je ne le saurai sans doute jamais à moins que je ne la recroise et que nous puissions discuter plus longuement.
Dans la gueule des chefs(fes)
Dans un cas comme dans l’autre, la soumission à l’ordre établi est bien ancrée, et la fausse croyance que l’anarchie, c’est surtout et avant tout la loi du plus fort.
Or la loi du plus fort existe déjà actuellement, et la désorganisation, organisée par les gouvernements de toutes sortes, aux propres bénéfices des classes dominantes.
Et la seule solution, que les gouvernements vous offrent, pour sortir de votre condition de dominés et dominées, c’est de devenir une dominante, un dominant. L’ascenseur social sauce libérale ?
Le bourrage de crâne fonctionne bien, car il est mis en place très tôt, à partir de 3 ans en France. On apprend les habiletés sociales, à base de soumission, d’esprit de compétitions, de punitions, l’avantage d’être la meilleure, le meilleur en classe, pour enfin devenir un produit employable par le monde cruel de l’emploi.
Le retour du Service national universel, SNU, pour réintroduire à terme le service militaire et finalement, banaliser l’acte d’obéir aveuglément et de tuer.
Il serait trop long de citer des exemples de fonctionnement morbides initiés par des dirigeantes, des dirigeants, de manière exhaustive, mais je suis à peu près sûr que vous en avez en tête. Dans l’actualité récente ou lointaine.
Opération ‘’ Foutez le camp sales dominatrices et dominateurs’’
De plus, on peut très bien se passer de chefs sans que cela devienne la loi du plus fort. Car en supprimant toutes fonctions, postes, places, donnant du pouvoir à une personne, ou un groupe de personnes se servant d’auxiliaires pour faire respecter cette domination, on résout le problème. En prenant les décisions collectivement à l’unanimité, ce qui éviterait à un groupe même informel temporaire d’imposer ses décisions avec le vote à la majorité. Avez-vous vraiment besoin d’une hiérarchie, dans les décisions que vous prenez dans votre vie ? Vous le faites tous les jours sans chefferie.
N’est-il pas plus satisfaisant, de décider individuellement et ou collectivement de sa vie et du fonctionnement du collectif sans se faire dominer et que les décisions prises le soient sur les bases de l’absence de l’oppression, de violences, mais dans l’égalité, la solidarité, la paix, dans l’intérêt de chacune et de chacun et de celles et ceux qui vous entourent ici et même à l’autre bout de la planète.
Difficile ? Impossible ? Non, il n’y a qu’à participer en gardant en tête la notion du collectif et de l’individuel. Que le collectif ne nuise pas à l’individu et inversement. Cela vient tout seul. Je peux en témoigner.
Remerciements
Pour finir, je tiens quelque part à remercier cette dame, qui m’a donné l’envie de rédiger cet article.
Elefthéria.
Commune de Paris.
PAR : Elefthéria
Groupe Commune de Paris
Groupe Commune de Paris
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