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par Mangelieues • le 11 juillet 2023
Lettre ouverte à Yaël Braun-Pivet
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Article extrait du Monde libertaire n° 1851 de juin 2023
Compagnes et compagnons, voici la lettre que j’adresse ce jour à la Présidente de l’Assemblée nationale. Bonne rigolade.
Semoy, le 11 mai 2023
Madame la Présidente,
mon attention a été attirée, le 3 mai dernier, sur la décision du gouvernement de renforcer le plan vélo, ambition que je juge, pour ma part, d’excellent augure.
Les grandes lignes de ce plan vont dans le bon sens (la moindre des choses pour un plan « transports » !). Toutefois, je crois avoir identifié une lacune dans les propositions avancées, et c’est pourquoi je souhaitais, Madame la Présidente, la soumettre à votre approbation. Peut-être aurez-vous la bienveillance de la regarder d’un œil favorable et d’y consacrer un amendement à l’occasion d’une loi prochaine.
Si je m’adresse à vous plutôt qu’à la députée de ma circonscription, c’est que, du haut de ce « perchoir » que vous occupez depuis juin dernier, vous exercez l’ascendant indispensable pour convaincre l’Hémicycle du bien-fondé de ma proposition. Je vous présente mes excuses, d’ailleurs, de ne pas vous avoir personnellement félicitée de votre entrée dans ces fonctions prestigieuses, mais j’étais dans le jardin, à ce moment-là, et le four, le moulin, bref, je ne vous apprends rien.
Mon idée : équipons chaque siège de l’Assemblée nationale d’un pédalier joint à une dynamo. L’appareil produirait de l’électricité selon le pédalage du député présent, et alimenterait directement le circuit des boutons au moyen desquels il vote les amendements soumis à son approbation. Ainsi, qui ne pédalerait pas ne voterait pas. Lumineux ! Par la même occasion, un certain kilométrage – je suggère humblement le chiffre de un kilomètre – pourrait être requis pour chaque dépôt d’amendement. Dans cette circonstance, M. Jean-Frédéric Poisson aurait dû pédaler deux cent trente kilomètres (soit la distance Versailles-Angers) pour déposer les amendements dont il était l’auteur à l’occasion du mariage pour tous, et les soixante-quinze députés LFI auraient dû solidairement pédaler sur quatorze mille kilomètres (soit cent quatre-vingt-six kilomètres par tête de pipe, révérence gardée) pour déposer leurs amendements relatifs à la loi dite « réforme des retraites ».
Songez, Madame la Présidente, aux avantages écologiques, politiques et médiatiques d’une telle réforme, surtout à l’horizon de « Paris 2024 » ! Nul ne verrait plus ce spectacle affligeant de députés vieillissants et gras du bide (une récente étude de l’INSERM chiffre le poids moyen de l’élu aux alentours de 97 kilos pour un IMC supérieur à quarante-deux) : seuls les députés sportifs et en bonne santé pourraient participer à la vie politique du pays. Quelle image de progrès ! D’aucuns finiraient par s’en convaincre de l’utilité des députés, ne serait-ce que parce que l’Assemblée que vous avez l’honneur de présider deviendrait productrice d’énergie, au lieu de vampiriser toutes les forces vives du pays, et peut-être cela ramènerait-il vers le vote certains abstentionnistes convaincus. Mieux : l’audience de La Chaîne Parlementaire, dynamisée par la dimension sportive de la politique, rivaliserait avec celle de la chaîne L’Équipe pour l’arrivée du Tour de France.
Allons plus loin. Chaque fois que le gouvernement envisagerait un recours au 49.3, les députés de la majorité devraient réaliser un kilométrage forfaitaire, mettons cent mille kilomètres. Ainsi, en une année, les cent soixante-et-onze députés Renaissance ou apparentés (groupe auquel, Mme la Présidente, vous avez l’honneur d’appartenir), auraient couvert, en raison de l’indigence politique de Mme la Première ministre, une distance totale de un million cent mille kilomètres (vingt-sept fois le tour de l’équateur), soit près de six mille cinq cents kilomètres par député, vous incluse. Imaginez quelle forme insolente et olympique (c’est le cas de le dire ! « Paris 2024 », répétai-je) vous afficheriez aujourd’hui, si cette mesure avait été mise en place l’an dernier !
La mesure me semble si justifiée, si utile, si évidente, tant aux plans politique qu’écologique, que je ne doute pas que vous y serez favorable. Je suggère que vous proposiez, conformément à l’article 89 de notre Constitution, une révision en ce sens de notre texte fondamental.
Vous remerciant de la bienveillante attention que vous accorderez à ma suggestion, je vous prie de recevoir, Mme la Perchée, l’expression de ma plus haute considération et de mon plus grand respect.
Mangelieues,
Simple citoyen
Semoy, le 11 mai 2023
Madame la Présidente,
mon attention a été attirée, le 3 mai dernier, sur la décision du gouvernement de renforcer le plan vélo, ambition que je juge, pour ma part, d’excellent augure.
Les grandes lignes de ce plan vont dans le bon sens (la moindre des choses pour un plan « transports » !). Toutefois, je crois avoir identifié une lacune dans les propositions avancées, et c’est pourquoi je souhaitais, Madame la Présidente, la soumettre à votre approbation. Peut-être aurez-vous la bienveillance de la regarder d’un œil favorable et d’y consacrer un amendement à l’occasion d’une loi prochaine.
Si je m’adresse à vous plutôt qu’à la députée de ma circonscription, c’est que, du haut de ce « perchoir » que vous occupez depuis juin dernier, vous exercez l’ascendant indispensable pour convaincre l’Hémicycle du bien-fondé de ma proposition. Je vous présente mes excuses, d’ailleurs, de ne pas vous avoir personnellement félicitée de votre entrée dans ces fonctions prestigieuses, mais j’étais dans le jardin, à ce moment-là, et le four, le moulin, bref, je ne vous apprends rien.
Mon idée : équipons chaque siège de l’Assemblée nationale d’un pédalier joint à une dynamo. L’appareil produirait de l’électricité selon le pédalage du député présent, et alimenterait directement le circuit des boutons au moyen desquels il vote les amendements soumis à son approbation. Ainsi, qui ne pédalerait pas ne voterait pas. Lumineux ! Par la même occasion, un certain kilométrage – je suggère humblement le chiffre de un kilomètre – pourrait être requis pour chaque dépôt d’amendement. Dans cette circonstance, M. Jean-Frédéric Poisson aurait dû pédaler deux cent trente kilomètres (soit la distance Versailles-Angers) pour déposer les amendements dont il était l’auteur à l’occasion du mariage pour tous, et les soixante-quinze députés LFI auraient dû solidairement pédaler sur quatorze mille kilomètres (soit cent quatre-vingt-six kilomètres par tête de pipe, révérence gardée) pour déposer leurs amendements relatifs à la loi dite « réforme des retraites ».
Songez, Madame la Présidente, aux avantages écologiques, politiques et médiatiques d’une telle réforme, surtout à l’horizon de « Paris 2024 » ! Nul ne verrait plus ce spectacle affligeant de députés vieillissants et gras du bide (une récente étude de l’INSERM chiffre le poids moyen de l’élu aux alentours de 97 kilos pour un IMC supérieur à quarante-deux) : seuls les députés sportifs et en bonne santé pourraient participer à la vie politique du pays. Quelle image de progrès ! D’aucuns finiraient par s’en convaincre de l’utilité des députés, ne serait-ce que parce que l’Assemblée que vous avez l’honneur de présider deviendrait productrice d’énergie, au lieu de vampiriser toutes les forces vives du pays, et peut-être cela ramènerait-il vers le vote certains abstentionnistes convaincus. Mieux : l’audience de La Chaîne Parlementaire, dynamisée par la dimension sportive de la politique, rivaliserait avec celle de la chaîne L’Équipe pour l’arrivée du Tour de France.
Allons plus loin. Chaque fois que le gouvernement envisagerait un recours au 49.3, les députés de la majorité devraient réaliser un kilométrage forfaitaire, mettons cent mille kilomètres. Ainsi, en une année, les cent soixante-et-onze députés Renaissance ou apparentés (groupe auquel, Mme la Présidente, vous avez l’honneur d’appartenir), auraient couvert, en raison de l’indigence politique de Mme la Première ministre, une distance totale de un million cent mille kilomètres (vingt-sept fois le tour de l’équateur), soit près de six mille cinq cents kilomètres par député, vous incluse. Imaginez quelle forme insolente et olympique (c’est le cas de le dire ! « Paris 2024 », répétai-je) vous afficheriez aujourd’hui, si cette mesure avait été mise en place l’an dernier !
La mesure me semble si justifiée, si utile, si évidente, tant aux plans politique qu’écologique, que je ne doute pas que vous y serez favorable. Je suggère que vous proposiez, conformément à l’article 89 de notre Constitution, une révision en ce sens de notre texte fondamental.
Vous remerciant de la bienveillante attention que vous accorderez à ma suggestion, je vous prie de recevoir, Mme la Perchée, l’expression de ma plus haute considération et de mon plus grand respect.
Mangelieues,
Simple citoyen
PAR : Mangelieues
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